(Investir au Cameroun) - Dans un rapport d’activités de l’exercice s’achevant au 30 juin 2018, le pétro-gazier britannique Bowleven exprime son désarroi sur le développement annoncé de sa licence Bomono, qui couvre une superficie de 2328 km², en onshore au Cameroun.
«En l'absence d'un projet de développement national à petite échelle financièrement attrayant, il est probable que la licence de cet actif prenne fin en décembre 2018.», révèle l’opérateur pétro-gazier dans son rapport.
Après des renvois successifs à septembre et décembre 2017, puis finalement à l’infini, la conclusion de l’accord devant permettre à Victoria Oil & Gas (VOG) d’acquérir une participation de 80% sur la licence Bomono, jusqu’ici détenue par sa compatriote Bowleven, semble donc désormais très peu probable, et pourrait conduire à l’abandon pure et simple de ce projet par les parties actuelles.
Le doute sur la conclusion effective de cet accord, dont le principe avait pourtant été acté depuis le mois de mars 2017, s’était fait jour au lendemain de son annonce, avec la sortie de la Société nationale des hydrocarbures (SNH), le bras armé de l’Etat du Cameroun dans l’exploitation et l’exploration pétro-gazière, qui avait émis des réserves.
«La SNH informe le public que l’Etat du Cameroun, propriétaire des ressources gazières visées, n'a ni été informé de cet accord dans les formes habituelles prévues dans les contrats pétroliers, ni autorisé un tel accord, comme l'exigent les textes. En conséquence, les informations publiées par la société Bowleven concernant les ressources gazières de Bomono qui, de l'avis de la SNH, nécessitent encore des travaux de recherche pour justifier une exploitation commerciale durable, sont erronées et n'engagent que cette seule société.», avait fait savoir l’entreprise publique camerounaise dans un communiqué officiel.
Dans la foulée de cette sortie de la SNH, le conseil d’administration de Bowleven avait été quasiment démantelé, à la demande de Crown Ocean Capital, le plus gros actionnaire de la compagnie. Ce qui a davantage compliqué les discussions visant non seulement à finaliser l’accord d’amodiation entre Bowleven et VOG, mais aussi infléchir la position de la partie camerounaise sur cette transaction.
Pour rappel, selon l’accord susmentionné, VOG devait détenir 80% des actifs sur le permis Bomono, à travers sa filiale GDC Bomono, contre 20% pour Euroil (partenaire de Bowleven), qui devait conserver le statut d’opérateur. L’objectif de cet accord d’amodiation, avait souligné Bowleven, était de mettre en valeur, à court terme, le potentiel de Bomono, en commercialisant plus de gaz et en développant davantage les activités en aval sur le périmètre.
Brice R. Mbodiam
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