(Investir au Cameroun) - « Alucam (Compagnie camerounaise de l’aluminium) connait manifestement de graves difficultés, car les factures ne sont plus réglées depuis mi-2020, sauf rares exceptions », indique le directeur général de l’électricien Eneo dans une interview exclusive accordée à Investir au Cameroun à paraitre ce 16 avril 2021.
Cette difficulté pour le mastodonte de l’aluminium à régler ses factures d’électricité depuis environ 9 mois (à fin mars 2021) alourdit davantage sa dette vis-à-vis de son partenaire. Toute chose qui « impacte la capacité d’Eneo à payer les autres opérateurs du secteur », soutient Éric Mansuy.
Le volume de la dette d’Alucam vis-à-vis de l’électricien Eneo depuis la mi-2020 n’est pas révélé. Mais, de sources proches du dossier, la consommation mensuelle moyenne de ce producteur d’aluminium avoisine 2 milliards de FCFA. Rapporté à seulement six mois d’impayés correspondant au 2e semestre 2020, cela représente environ 12 milliards de FCFA. À cette enveloppe, il faut ajouter la dette de 40 milliards de FCFA au 31 décembre 2019, qui a fait l’objet d’un contrat de validation signé en début d’année 2020 entre Eneo et cette entreprise en difficultés depuis fin 2014, avec le départ de Rio Tinto, son ancien partenaire stratégique.
Au total, rendu au mois d’avril 2021, Eneo réclame à Alucam environ 52 milliards de FCFA de factures impayées. Cette ardoise aurait d’ailleurs pu être plus lourde, si les difficultés auxquelles fait face Alucam n’avaient pas conduit cette entreprise a progressivement baisser sa production, et partant ses consommations d’électricité. En effet, apprend-on de bonnes sources, la consommation énergétique du mastodonte de l’aluminium a chuté à 130 MW en moyenne par mois depuis 2019, contre 200 MW auparavant.
Dans l’optique de soulager Alucam, l’État du Cameroun, devenu actionnaire unique de cette entreprise, depuis la rétrocession des 46,7% du capital anciennement détenu par Rio Tinto, a engagé un processus de reprise de la dette due à Eneo. Ce processus est « est en bonne voie », précise le directeur général de l’entreprise de production et de distribution de l’énergie électrique au Cameroun.
Brice R. Mbodiam
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