(Investir au Cameroun) - Le directeur général (DG) d’Eneo, le Belge Patrick Eeckelers (photo), a saisi, le 16 novembre, le ministre de l’Eau et de l’Énergie (avec ampliation au ministre de l’Administration territoriale et les Services du Premier ministre) pour lui demander de mettre un terme au mouvement de grève organisé depuis 14 novembre dernier par certains de ses sous-traitants et partenaires.
« Eneo vous prie, monsieur le ministre, d’intervenir pour empêcher que ces velléités ne constituent finalement un objet de trouble à l’ordre public surtout dans ce contexte de tenue de la Coupe du monde de football et des fêtes de fin d’année », écrit le DG qui ajoute que l’entreprise qu’il dirige « reste ouverte au dialogue et respecte la liberté de contractualisation ».
Patrick Eeckelers dit ne pas connaitre les motifs à l’origine de ce mouvement de grève ; ce d’autant plus que Eneo n’aurait reçu aucune notification préalable. Mais selon ce dernier, des informations font état de ce que l’Association des sociétés d’électricité et eau du Cameroun (Aseelec) avance comme raison principale les désaccords sur les prix de branchement « basse tension » et l’appel d’offres y relatif.
Pour sa défense, le DG d’Eneo déclare que la question des prix de branchements a été tranchée de manière « transparente » à travers un appel d’offres compétitif ouvert à tous et auquel des membres de l’Aseelec ont postulé et ont été adjudicataires au prix du marché qui en a découlé.
« La réforme des rapports avec les partenaires en charge de l’exécution des branchements a consisté à la sélection des entreprises pour satisfaire à la fois les exigences de performances opérationnelles et de management des ressources humaines. Les 10 entreprises retenues au bout d’un processus d’appel à concurrence ont notamment souscrit à l’exigence de payer chacun de leurs agents deux à trois mieux que par le passé, les déclarer à la CNPS (Caisse nationale de prévoyance sociale, NDLR) et leur assurer une couverture maladie », explique le DG.
De plus, précise-t-il, les entreprises sélectionnées ont accepté de s’aligner sur la nouvelle offre d’Eneo. Il relève que si ces sous-traitants se sont engagés, c’est que les conditions proposées sont viables et leur conviennent. Le DG ne comprend donc pas pourquoi l’Aseelec fait planer le spectre de la grève. Surtout que la même démarche de professionnalisation amorcée en janvier 2021 sur les activités de relève et de distribution de factures produirait déjà des résultats positifs. Eneo affirme en effet que, depuis l’adoption de cette approche, les taux de bonne relève des index des clients et de distribution des factures ont respectivement augmenté de 6 et 15 points. Pour l’heure, la réponse du gouvernement n’a pas encore été rendue publique pour solutionner le problème.
S.A.