(Investir au Cameroun) - La première turbine de l’usine de pied du barrage de Lom Pangar, construit dans la région de l’Est du Cameroun, injecte ses 7,5 MW d’électricité dans le réseau électrique depuis la soirée du 23 mai 2023, selon Electricity Development Corporation (EDC), l’entreprise publique de patrimoine du secteur de l’électricité. Le directeur général d’EDC, Théodore Nsangou, est d’ailleurs allé lui-même superviser l’opération, qui survient après les deux premiers rendez-vous manqués du premier semestre 2022 et décembre 2022.
La mise en service partielle de l’usine de production du barrage de Lom Pangar permet désormais aux populations de la région forestière et minière de l’Est de bénéficier de la stabilité de l’énergie que charrie l’hydro-électricité. « Depuis hier soir (23 mai, NDLR), il n’y a pas eu de délestage à Bertoua », se réjouit une source locale contactée par Investir au Cameroun.
De bonnes sources, la société britannique Aggreko, qui exploitait la centrale thermique de Bertoua pour approvisionner les populations en énergie électrique, a démantelé ses équipements le 22 mai 2023, la veille de l’injection des premiers mégawatts de l’usine de Lom Pangar dans le réseau. Cette substitution du thermique par l’hydro-électricité, apprend-on de sources proches du dossier, devrait permettre de réaliser des économies annuelles de 12 milliards de FCFA, argent jadis dépensé pour l’achat des combustibles destinés à la centrale thermique.
Dotée de quatre turbines de 7,5 MW chacune, qui sont progressivement installées, l’usine de Lom Pangar sera à terme dotée d’une capacité de production de 30 MW. L’infrastructure permet d’alimenter les populations de 150 villages, grâce à une ligne de transport de 105 km construite depuis plusieurs mois par la société française Cegelec.
En plus de favoriser l’accès à une énergie stable et moins coûteuse, et de renforcer le volume de l’hydro-électricité dans le mix-énergétique du Cameroun, l’usine du barrage de Lom Pangar permet aussi et surtout de réduire l’enveloppe de la compensation tarifaire. Il s’agit d’une subvention versée par l’État à l’électricien Eneo, pour compenser le gap entre le coût réel du KW d’électricité produit et vendu aux ménages, et les tarifs effectivement pratiqués suite à leur homologation par l’État.
BRM
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