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Yaoundé - 19 avril 2024 -
Environnement des affaires

Les entreprises du système OHADA à l'école des normes comptables internationales


(Investir au Cameroun) - La vulgarisation et la promotion des normes comptables internationales en Afrique s'imposent comme une nécessité dans un contexte économique mondial libéralisé, où seules les entreprises compétitives tireront leur épingle du jeu. Bien que l'Afrique ne représente qu'à peine 2% des échanges mondiaux, l'adaptation à la nouvelle donne s'avère un impératif.
La mondialisation de l'économie, avec le démantèlement des frontières commerciales, amène les entreprises de la sous-région à s'adapter à un nouvel environnement économique, dont la compétitivité des entreprises constitue la règle cardinale si l'on veut exister et faire concurrence aux autres. Pour ne pas subir le diktat des multinationales occidentales, l'Organisation pour l'harmonisation du droit des affaires en Afrique (OHADA) multiplie des cadres d'échanges et de concertations visant à amener les entreprises de cet espace à intégrer ces changements dans leur fonctionnement. C'est dans ce cadre que sera organisé, durant les prochains jours, dans la métropole économique camerounaise de Douala, un séminaire portant sur les normes comptables internationales. Les enjeux consistent en une meilleure appropriation de l'International Financial Reporting Standards (IFRS) et de l'International Accounting Standards (IAS), qui sont les normes internationales comptables en vigueur depuis quelques années en Europe et en Amérique du Nord.

 

Vulgarisation des normes internationales
Dans le contexte actuel de la mondialisation, les organisateurs de ce séminaire, les entreprises africaines, ont plus que jamais l'obligation de relever le défi de la compétitivité. Pour le cabinet Contact Managis Consulting, les entreprises « doivent désormais pouvoir s'imposer sur un marché principalement caractérisé par une concurrence âpre ». « De ce fait, ajoute-t-on, force est de constater qu'aujourd'hui la plupart des entreprises ont recours à des fonds étrangers, provenant de diverses personnes physiques ou morales, ne se situant pas forcément dans la zone géographique d'activité desdites entreprises. Tenant compte de la diversité des systèmes comptables existants à l'heure actuelle, ces entreprises, pour convaincre, doivent traduire l'information comptable et financière dans un langage propre à l'investisseur auquel elles font face. »
En guise d'exemple, une firme camerounaise ou sénégalaise qui voudrait lever des fonds auprès d'une société située au Canada ou en France doit lui présenter des états financiers, non pas moulés sur le système OHADA, auquel elle est soumise, mais sur les normes comptables qui régissent la tenue des comptes de l'entreprise canadienne ou française. Les normes IFRS constituent un palliatif à ce problème : harmoniser le langage financier sur la scène internationale.
Poursuivant les explications sur la raison d'être de la vulgarisation des normes comptables internationales dans l'espace OHADA, les organisateurs soutiennent que l'autre enjeu des IFRS réside dans la qualité de l'information financière présentée. Et pour cause, « les principes sus-évoqués (« Substance over Form » et « Fair Value ») permettent de présenter une image proche de la réalité de la valeur de l'entreprise en fonction des variables économiques contextuelles, notamment le prix du marché. Il ne s'agit donc plus de présenter des états financiers qui obéissent à la règle de droit, ce qui exige des modifications des méthodes actuellement pratiquées, si l'on se réfère à un système comptable tel que celui d'OHADA », soutient-on. La présence de plus en plus affirmée des multinationales africaines dans la sphère économique mondiale impose aux firmes continentales de se conformer aux dispositions internationales en la matière, nonobstant le poids quasi insignifiant de l'Afrique dans le commerce international (à peine 2% du volume des échanges mondiaux).

Contraintes de la mondialisation de l'économie
Etant donné que l'on évolue dans une économie libéralisée, les entreprises camerounaises gagneraient à adopter les normes IFRS, car elles constituent un moyen de conquérir des parts de marché sur le plan mondial. Il s'agit en réalité d'un principe de compétitivité que doivent intégrer les entreprises du système OHADA, surtout si elles nourrissent l'ambition d'aller à la conquête du marché international.
La conséquence directe, c'est que la certification de leurs comptes aux nouvelles règles comptables contribue à augmenter leur crédibilité face aux investisseurs internationaux, « qui sur la base d'une information financière, traduite dans un langage qui leur est propre, pourront contribuer de manière non négligeable à un accroissement du volume de leurs capitaux ». Il apparaît donc nécessaire pour les états membres de l'OHADA de s'arrimer aux normes IFRS, car ces règles constituent un élément important à considérer dans le processus de développement de la sous-région.
Parce que l'information financière, telle que préconisée par le système comptable OHADA, a une portée restreinte, les enjeux pour les entreprises africaines membres de cette organisation voudraient que celles-ci collent à l'évolution de l'économie mondiale. Les normes IFRS qui découlent des normes IAS sont des règles de portée internationale, dont le but principal est d'harmoniser les méthodes de traitement et de présentation de l'information financière, afin de la rendre facilement compréhensible par une large gamme d'utilisateurs, quelle que soit leur localisation géographique. Elles apparaissent donc comme une réponse à la restriction que suggère les normes comptables OHADA, plutôt appropriées pour une catégorie d'opérations. Le terme « IFRS » a été adopté en 2003 par l'Union européenne, qui a rendu ces normes obligatoires, entre autres, pour les entreprises comportant plusieurs filiales à travers le monde.

Achille Mbog Pibasso, Douala

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