(Investir au Cameroun) - Le gouvernement camerounais a officiellement présenté, le 30 octobre 2020 dans la capitale du pays, sa stratégie nationale de lutte contre le braconnage et la criminalité faunique. Selon les responsables du ministère des Forêts et de la Faune, il s’agit d’une feuille de route à mettre en œuvre, afin de réduire ces phénomènes aux conséquences environnementales et socio-économiques néfastes, mais qui font les affaires des trafiquants de toute sorte.
A titre d’exemple, dans un rapport intitulé « Avant qu’il ne soit trop tard, valoriser la faune de façon durable dans le bassin du Congo occidental », la Banque mondiale révèle qu’à « proximité du parc national de Boumba Bek au Cameroun (…), on a constaté que les chasseurs professionnels vendaient 70% de leur viande et en tiraient un montant 19 fois supérieur à celui dégagé par les chasseurs villageois de subsistance, qui ne vendaient que 17% de leur viande ».
Si la chasse, qui s’étend souvent jusqu’aux espèces protégés, alimente des circuits commerciaux juteux à l’intérieur du pays, le Cameroun est aussi parmi les plaques tournantes du trafic transfrontalier des espèces fauniques protégées. « Au niveau régional, il existe deux routes principales de transport de l’ivoire, qui ont peu changé ces dernières décennies. Par la première, l’ivoire traverse la frontière Nord du Gabon pour entrer au Sud du Cameroun, puis est transporté par route vers les ports camerounais et surtout nigérians… », souligne le rapport de la Banque mondiale sus-mentionné.
A en croire la Banque mondiale, le pays tient cette place de la corruption, à laquelle n’échappent pas les agents du ministère en charge des Forêts et de la Faune. « La corruption de fonctionnaires de grade inférieur aux points de contrôle clés, sur les marchés, aux limites des parcs et dans les ports soutient également les flux commerciaux d’ivoire illégal. Au Cameroun, par exemple, la Last Great Ape Organization a enregistré des tentatives de corruption dans 85% de ses opérations de contrôle, et 80 % de ses procédures judiciaires contre le trafic d’animaux sauvages », apprend-on.
BRM