(Investir au Cameroun) - Selon les pointages effectués par le consortium des arrangeurs et le ministère des Finances, les souscriptions de l’emprunt obligataire 2022 de l’État du Cameroun, qui ont été clôturées le 25 mai 2022, avec une enveloppe de 239 milliards de FCFA sur un besoin initial de 200 milliards de FCFA (l’État va finalement retenir 235 milliards après l’autorisation de surallocation demandée au régulateur), émanent de neuf pays.
Il s’agit d’abord des six pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, RCA, Guinée équatoriale et Tchad), dont les investisseurs ont souscrit à cet appel public à l’épargne à hauteur de 238,4 milliards de FCFA (99,83% des souscriptions globales). Ensuite viennent la France (4 millions de FCFA), le Sénégal (2 millions de FCFA) et le Togo (400 millions de FCFA).
Pour ce qui est des souscriptions en provenance de la zone Cemac, les données compilées par les arrangeurs et le ministère des Finances révèlent que le Cameroun doit le succès du 6e emprunt obligataire de l’histoire de ses finances publiques à ses propres investisseurs. En effet, ils ont souscrit 82,1% de l’enveloppe globale, ce qui, en numéraire, correspond à la somme de 196,2 milliards de FCFA.
330 personnes physiques
Viennent ensuite les investisseurs gabonais (22,5 milliards de FCFA, soit 9,42% de l’enveloppe), tchadiens (7,5 milliards de FCFA, soit 3,14%de l’enveloppe globale), congolais (7,2 milliards de FCFA, soit 3%), et équato-guinéens (5 milliards de FCFA, soit 2,09%). Les investisseurs centrafricains, eux, n’ont souscrit que pour la modique somme de 6 millions de FCFA, apprend-on.
La prédominance des placements camerounais dans l’emprunt obligataire 2022 de l’État du Cameroun, rémunéré à 6,25% pour une maturité de 7 ans, dont 2 ans de différé, est loin d’être une surprise. Présenté comme locomotive économique de la zone Cemac, le pays dispose en effet du plus vaste réseau de banques, d’établissements de microfinance et financiers, ainsi que du tissu économique le plus diversifié de la sous-région.
De ce fait, le pays abrite une frange importante d’investisseurs, susceptibles de participer à des opérations de levées des fonds initiées par les États, à l’instar de celle que vient de clôturer le Trésor public camerounais. Et qui a par ailleurs été souscrite à 74,93% (179 milliards de FCFA) par 18 banques, 20,81% (49,7 milliards de FCFA) par 71 investisseurs institutionnels, et 4,27% (13,2 milliards de FCFA) par 330 personnes physiques.
Brice R. Mbodiam
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