(Investir au Cameroun) - Au cours de la 3e session de son Comité de politique monétaire (CPM) de l’année 2023, tenue le 25 septembre 2023 à Douala, la capitale économique camerounaise, la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) a constaté une « poursuite du dynamisme des opérations sur le marché primaire des valeurs du trésor ». En effet, selon l’institut d’émission commun aux six pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale), en juillet 2023, par exemple, le volume des créances détenues par les investisseurs opérant sur ce marché a progressé de 17,8%, à 5881,5 milliards de FCFA.
Le marché des titres publics lancé en 2011 par la Beac, devenu un pourvoyeur de fonds incontournable pour les pays de la Cemac, poursuit ainsi son dynamisme dans un contexte pourtant marqué par une hausse progressive des taux d’intérêt exigés par les investisseurs. En effet, selon les données révélées par la banque centrale, le taux d’intérêt moyen pratiqué sur ce marché sur les bons du Trésor assimilables (BTA), par exemple, est passé de 5,2% en 2020 (contre 2,7% au lancement du marché en 2011), à 5,94% en mai 2023. Le coût moyen de ces titres publics de court terme, dont la maturité n’excède pas un an, a ainsi progressé de 74 points en moins de 3 ans.
En ce qui concerne les obligations du Trésor assimilables (OTA), titres publics de moyen et de long terme, leur coût moyen sur le marché de la Beac a crû de 112 points sur la même période. Il est ainsi passé de 7,87% en 2020 (contre 4,18% lors des premières opérations en 2013), à 8,99% en mai 2023, révèlent les données compilées par la banque centrale.
Cette augmentation des taux sur le marché des titres publics de la Beac s’explique par l’intérêt de plus en plus croissant des États de la Cemac pour ce marché, situation qui a pour corollaire une forte augmentation de la demande des financements. À côté de cette réalité, l’accroissement des taux d’intérêt tient également du durcissement de la politique monétaire par la banque centrale, à l’effet de lutter contre l’inflation grandissante depuis la période post-Covid 19, qui s’est aggravée avec l’envahissement de l’Ukraine par la Russie en février 2022.
BRM