(Investir au Cameroun) - Selon les responsables de la société Aéroports du Cameroun (ADC), la décision prise par l’État, qui contrôle 63% de son capital, de céder prochainement une partie de ses actifs au sein de cette entreprise à la Bourse des valeurs mobilières (Bvmac) sous-régionale est une véritable aubaine. « Il s’agit d’une opportunité qui devrait permettre à l’entreprise, d’une part, de renforcer ses capitaux propres pour faire face à ses besoins de financement des investissements à réaliser dans ses principaux aéroports dans les cinq prochaines années, et d’autre part, d’améliorer ses performances financières et opérationnelles », apprend-on dans un avis d’appel à manifestation d’intérêt publié le 31 janvier 2023.
À travers l’avis susmentionné, le gestionnaire des plateformes aéroportuaires du Cameroun et de l’assistance technique en escale des compagnies aériennes, recherche une société de bourse devant l’accompagner dans son processus d’introduction en bourse. La société ADC devient ainsi la première société d’État à déclencher le processus de son introduction en bourse, depuis la publication, le 8 septembre 2022 par le ministre des Finances, de la liste de quatre entreprises publiques et à capitaux mixtes choisies par l’État du Cameroun pour dynamiser le marché financier sous-régional.
Concrètement, à en croire l’entreprise, la mission confiée à la société de bourse qui sera recrutée au terme de l’avis à manifestation d’intérêt, est « d’assister l’équipe de gestion du projet (d’introduction en bourse) mise en place au sein de la société ADC SA dans l’élaboration d’un diagnostic complet des ADC SA, pour déterminer sa conformité aux critères exigibles pour une entrée en bourse, d’une part, et de superviser son processus d’introduction en bourse proprement dite, d’autre part, conformément aux dispositions légales et règlementaires en vigueur ».
Il y a en effet des choses à faire. Dans un rapport sur les états financiers des ADC pour l’exercice 2021, publié en fin décembre 2022, le cabinet d’audit KPMG Afrique centrale a mis en exergue des « anomalies » dans la gestion de cette entreprise à capitaux majoritairement publics. Il s’agit des anomalies dans le logiciel de gestions des stocks et la gestion des ressources humaines. Des fraudes et des surfacturations qui compromettent la sincérité des comptes de l’entreprise.
Pour rappel, les ADC ont réalisé un résultat net de 6,7 milliards de FCFA en 2019, secondant ainsi la CNPS, le fonds public de pension, dans le top 5 des entreprises publiques ayant réalisé les bénéfices les plus importants cette année-là. Mais, ce résultat bénéficiaire s’est mué en une perte sèche de 7 milliards de FCFA en 2020, en raison de la baisse de 62% du trafic international dans les aéroports du Cameroun, du fait de la pandémie du Covid-19.
Brice R. Mbodiam
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