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Yaoundé - 28 mars 2024 -
Finance

Le Cameroun et le Gabon éligibles aux opérations de rachat des titres publics par la BEAC, le cas congolais en examen

Le Cameroun et le Gabon éligibles aux opérations de rachat des titres publics par la BEAC, le cas congolais en examen

(Investir au Cameroun) - Sur les six pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA, Guinée équatoriale), seulement deux sont jusqu’ici éligibles aux opérations de rachats des titres publics de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), une espèce de marché secondaire spécial. Il s’agit du Cameroun et du Gabon, les principaux animateurs du marché primaire. Selon « la lettre de recherche de la Beac », le cas du Congo est actuellement en examen.

Enclenchée depuis le 1er septembre 2020, cette opération vise à procurer jusqu’à 600 milliards de FCFA de financements aux États, à raison de 100 milliards de FCFA par pays. Mais jusqu’ici, souligne « la lettre de recherche de la Beac », seul le « Trésor public gabonais a procédé, courant novembre 2020, à trois (3) émissions d’OTA (obligations du Trésor assimilables) d’un montant global de 72,5 milliards de FCFA, pour lesquelles la Beac a effectué des opérations de rachat à hauteur de 20,74 milliards de FCFA, montant équivalent à la partie non souscrite par les SVT (spécialistes en valeur du Trésor) ».

En clair, cette offre de financements ne fait pas encore courir grand monde, à cause d’un processus jugé complexe. En effet, pour bénéficier des bienfaits de cette mesure proposée par la Beac, pour soutenir les États de la Cemac face aux conséquences économiques de la pandémie du Coronavirus, les États doivent remplir certains critères. Dans le détail, l’État demandeur doit préalablement émettre des OTA d’une maturité inférieure ou égale à 10 ans, avoir enregistré un taux de couverture de la demande d’au moins 50% au terme de l’opération, n’avoir pas rejeté plus de 5% des offres reçues des spécialistes en valeurs du Trésor (SVT), puis justifier de la participation à l’opération d’au moins trois SVT.

Si le montant du financement recherché n’est pas atteint par tout État de la Cemac déclaré éligible à cette facilité et remplissant les conditions ci-dessus, celui-ci peut alors solliciter la banque centrale pour déclencher son mécanisme de rachat des titres, afin de compléter l’enveloppe. La Beac se tourne alors vers les SVT ayant participé à l’opération, pour leur proposer de racheter immédiatement leurs titres à un taux d’intérêt négocié, s’ils souscrivent à la même opération à hauteur du montant restant, mais cette fois-ci au taux d’intérêt moyen pondéré obtenu au terme de l’opération initiale.

Une embellie en vue en 2021

Dans ce deal, les SVT sollicités garantissent de bien meilleures marges bénéficiaires. En effet, non seulement ils souscrivent à un taux moyen pondéré, qui est très souvent supérieur à celui proposé par l’emprunteur au moment de l’appel de fonds initial, mais aussi ils revendent aussitôt les mêmes titres à la banque centrale avec un bonus négocié d’accord partie.

 « Au lieu de ce procédé assez compliqué, il aurait été plus simple de racheter les titres détenus par les SVT à des taux incitatifs, afin de leur permettre d’avoir de la liquidité et pouvoir ainsi souscrire aux différents appels de fonds des États. Mais, on comprend bien que pareil procédé n’aurait toujours pas permis à certains États réputés risqués d’obtenir tout le temps la cagnotte recherchée sur le marché. C’est la raison pour laquelle certains vont jusqu’à penser qu’il s’agit d’un mécanisme mis en place surtout pour certains États, qui ont souvent du mal à lever les fonds sollicités sur le marché monétaire (RCA, Tchad et dans une certaine mesure la Guinée équatoriale, NDLR) », tranche un habitué du marché.

Au demeurant, en dépit de ces réserves, le marché secondaire spécial des titres publics devrait davantage s’animer au cours de l’année 2021. D’abord parce que les États lui manifestent de plus en plus de l’intérêt en sollicitant leur éligibilité à ce guichet de financements. Ensuite, parce que les prévisions des opérations de levées de fonds des Trésors nationaux sur le marché monétaire en 2021 sont très importantes. À titre d’exemple, le Gabon, à lui tout seul, ambitionne d’y mobiliser 885 milliards de FCFA.  

BRM

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23-12-2020 - La Beac reconduit pour six mois son programme de rachat des titres publics

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