(Investir au Cameroun) - Geoffroy Désiré Mbock (photo), ex-secrétaire permanent du Groupe d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique centrale (Gabac), a publié début mai, une tribune libre dans la presse camerounaise faisant état des volumes d’argent vendus, dans la zone Cemac (Cameroun, Congo, Centrafrique, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad), au cours de la période 2013-2016.
Citant une étude de la Commission bancaire d’Afrique centrale (Cobac), l’ancien responsable du Gabac révèle que, pendant la période sous revue, l’ensemble des pays de la Cemac a vendu 3050 milliards FCFA en contrepartie d’euros et 1434 milliards FCFA pour acheter des dollars US. Ce qui fait un total global de 4 484 milliards FCFA vendus via le change manuel en contrepartie de devises.
Le Cameroun, le Congo, et le Tchad apparaissent comme les plus gros acquéreurs de devises. A cet effet, indique cette étude de la Cobac, sur les 3050 milliards vendus pour des euros, le Cameroun à lui seul totalise 1531 milliards, soit plus de la moitié des CFA vendus dans la sous-région. Cela représente plus du quart du budget actuel dans le pays. Et sur les 1434 milliards cédés par la Cemac en contrepartie des dollars, le Cameroun a vendu 433 milliards FCFA. Soit un total de 1964 milliards sortis du territoire camerounais pour avoir des euros et des dollars.
Deux autres données statistiques apparaissent : le Tchad a cédé 685 millions FCFA pour acheter des euros. Le Congo, quant à lui, a vendu 896,5 millions FCFA en contrepartie de dollars américains. Les autres pays de la Cemac, dont les données n'apparaissent pas dans l'étude citée, se partagent le reste du volume d'argent sorti de la sous-région.
Selon Geoffroy Désiré Mbock, il y a lieu de conclure que la saignée ci-dessus apparaîtrait certainement plus importante si les données intégraient les autres opérateurs et modes de transfert de fonds conventionnels. Il s’agit principalement des produits proposés par les banques pour les transferts de fonds intra-groupe : Africash, pour UBA ; Rapid Transfer et Cash Express, pour Ecobank ; Flash Transfer pour Afriland First Bank ; BGFI Express par Bgfi Bank et Wafacash pour le groupe Attijariwafa et les produits proposés par Express Union International. Auxquels, il convient d’ajouter les flux de transfert de fonds générés par les opérateurs de téléphonie mobile.
S.A