(Investir au Cameroun) - Une crise vient d’être désamorcée entre Banque Atlantique Cameroun (BACM), filiale de la holding Atlantic Financial Group (AFG), et la douane camerounaise. En effet, l’intérimaire du DG de la douane, Konneh Gasper Neba, a signé ce 14 octobre une note de service portant « levée de suspension de la Banque Atlantique Cameroun ». « Le service et les usagers sont informés que la suspension des activités en douane qui frappe la Banque Atlantique Cameroun (…) est levée à compter de la signature de la présente note de service ».
Avant cette décision, la direction de l’administration douanière avait suspendu BACM de ses activités, le 11 octobre dernier. Depuis ce temps, la banque ne pouvait plus importer quelques services ou matériels que ce soient. Elle conditionnait la levée de cette sanction au « règlement du litige » qui opposait la banque à la division des enquêtes douanières et de la surveillance.
Pour infléchir la décision de la douane, BACM a produit une quittance de paiement d’une transaction douanière (la nature de la transaction n’est pas révélée, NDLR) qui prouve qu’elle a réglé un montant de 256,82 millions de FCFA à la date du 7 octobre 2021, bien avant la suspension infligée par l’administration douanière.
De crise en crise
« Une note de service provenant de la direction générale des douanes en date du 11 octobre, informe de la suspension de la Banque Atlantique Cameroun de toute activité de douane, pour défaut de paiement. La Banque Atlantique Cameroun tient à préciser qu’elle s’est convenablement acquittée de son engagement auprès desdites autorités, comme cela a toujours été le cas et comme l’atteste la quittance de paiement en annexe », a fait savoir BACM dans un communiqué publié ce 14 octobre. « La Banque Atlantique Cameroun profite de l’occasion pour rassurer ses différentes partenaires et clients sur son engagement à toujours respecter les lois et règlements en vigueur au Cameroun », poursuivre le communiqué.
Il faut dire que les raisons d’en douter ne manque pas. La filiale de l’AFG gère en ce moment une patate chaude similaire mais dévastatrice encore pour sa réputation. Selon une note publiée le 5 octobre dernier, la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac) a annoncé avoir démis les membres du conseil d’administration de BACM de leurs fonctions et infligé un blâme au DG et au DGA pour « manquements graves aux textes relatifs à la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme ».
Dans un communiqué paru trois jours plus tard, BACM a affirmé ne pas être « associée ni de près ni de loin, à des faits constitutifs de blanchiment de capitaux, et encore moins à du financement du terrorisme ». La banque a néanmoins pris acte « de l’ensemble des points soulevés par la Cobac » et s’est engagé « à travailler d’arrache-pied pour fournir sans délai à l’organe de supervision bancaire toutes les informations de nature à lever d’éventuels doutes sur la conformité de certaines opérations ».
Sylvain Andzongo
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