(Investir au Cameroun) - Au terme de son emprunt obligataire 2021-2026, le sixième de l’histoire des finances publiques du pays, le Gabon a levé une enveloppe totale de 188,8 milliards de FCFA, sur une demande initiale de 175 milliards de FCFA, apprend-on du rapport de clôture de cette opération. Sur cette enveloppe, finalement entièrement empochée par l’Etat du Gabon après une requête suivie d’un avis favorable de la Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale (Cosumaf), les investisseurs camerounais ont pourvu 28,9%, soit 54,5 milliards de FCFA en valeur absolue.
Véritables superstars de cet appel public à l’épargne rémunéré à 6% pour une maturité de 5 ans, les investisseurs gabonais ont, eux-mêmes, mis un peu plus de 134 milliards de FCFA dans la cagnotte, soit 70,9% du global ; contre seulement 200 millions de FCFA (0,11%) pour leurs homologues du Congo. A l’observation, cette fois-ci, et contrairement à de nombreuses levées de fonds antérieures sur le marché financier sous-régional, le Cameroun ne s’adjuge pas le statut de leader des souscriptions dans cet emprunt obligataire, mais joue un rôle prépondérant, dans la mesure où ses investisseurs ont largement contribué à l’atteinte des objectifs du Trésor gabonais.
Au demeurant, une lecture attentive du rapport de clôture de l’emprunt baptisé « EOG 6% Net 2021-2026 » permet de constater que cette opération était pliée bien longtemps avant son lancement, à cause des prises fermes pour lesquelles s’étaient d’ores et déjà engagées des institutions financières gabonaises et camerounaises. A en croire le rapport sus-mentionné, les onze preneurs fermes de cette opération se sont engagés à pourvoir une enveloppe de 188,128 milliards de FCFA. Parmi eux, l’on retrouve cinq investisseurs camerounais (Commercial Bank Cameroun, Banque Atlantique, Afriland First Bank Africa Bright Securities et Financia Capital), dont la prise globale s’élevait à 75 milliards de FCFA, le reste ayant été promis par les structures gabonaises.
Par ailleurs, l’«EOG 6% Net 2021-2026 » permet de confirmer le peu d’intérêt que manifestent les populations de la Cemac pour les placements financiers. En effet, sur une enveloppe globale de plus de 188 milliards de FCFA, les personnes physiques n’ont souscrit que pour 799,7 millions de FCFA (0,4%). Contre 99,6% pour les personnes morales, au rang desquelles l’ont retrouve principalement les banques (90,48%) et les compagnies d’assurances (3,9%) …
Selon les autorités gabonaises, ce nouvel emprunt sursouscrit par les investisseurs, permettra au pays de « poursuivre de manière significative les programmes de paiement de la dette moratoire validée, et de financement des projets prioritaires ».
Brice R. Mbodiam