(Investir au Cameroun) - Sur le segment des eaux minérales au Cameroun, le groupe Castel peine à maintenir la rentabilité après trois années de pertes successives (-316 millions de FCFA en 2016, -936 millions en 2017 et -799 millions en 2018). La filiale dédiée, Société des eaux minérales du Cameroun (SEMC), qui commercialise les marques d’eau Tangui et Vitale pourrait clôturer l’exercice 2022 avec un bénéfice net de 504 millions de FCFA, en baisse de 42% par rapport aux 729 millions de 2021.

Selon les états financiers (non approuvés) de l’entreprise arrêtés au 31 décembre 2022, cette contre-performance a été soutenue par une hausse des dépenses dédiées à l’achat des matières premières et fournitures (+143%) et du transport. Plus globalement, les besoins de financement liés aux activités opérationnelles de l’entreprise ont augmenté de 33% à 1,7 milliard de FCFA, et ce malgré une réduction de 8% des charges du personnel. À 10,5 milliards de FCFA, le chiffre d’affaires a progressé de 6% tiré notamment par une hausse des ventes pratiquement dans les mêmes proportions.

Ces données arrêtées au 31 décembre 2022 par le conseil d’administration devront encore être vérifiées par un commissaire aux comptes, puis soumises à l’appréciation de l’assemblée générale pour approbation. Ce qui signifie qu’elles sont passibles d’évolution.

Nouvelle année sans dividendes

Dans la rubrique « affectation du résultat », il sera proposé aux actionnaires de la SEMC d’affecter l’entièreté du bénéfice de l’exercice courant au report à nouveau dont le solde débiteur serait alors ramené de 651,9 millions de FCFA à 151 millions. Ce qui signifie que personne ne percevra le moindre kopeck au titre des dividendes comme c’est le cas depuis les 7 dernières années. Si l’entreprise dégage un profit conséquent en 2023, qui lui permet d’effacer l’entièreté de ses pertes, SEMC pourrait alors renouer avec la distribution des dividendes.

Précisons qu’en 2022, le groupe Castel a décidé de céder ses actifs dans le secteur de l’eau minérale dans plusieurs marchés sur le continent. Une décision déjà matérialisée au Maroc et en Côte d’Ivoire. Alors que la rumeur sur la cession de la branche camerounaise s’enlisait, le directeur général de la SABC a calmé les ardeurs. « Il n’y a pas d’avenir décidé pour la SEMC, au regard de certains projets que nous avons aujourd’hui », a confié Stéphane Descazeaud en décembre 2022 à Investir au Cameroun. Avant d’ajouter que cette entreprise « continue sa marche en avant vers la récupération de ses parts de marché, le retour de la performance et de la rentabilité ».

Cédrick Jiongo

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