(Investir au Cameroun) - Les premiers résultats de l’opération de recensement des arriérés des entités de l’État au Cameroun, publiés le 6 octobre par le ministre des Finances (Minfi), Louis Paul Motaze, révèlent que des créances réclamées par 5 656 prestataires ont été rejetées. En consultant la liste publiée par le Minfi, l’on note que certaines créances sont rejetées au motif de : « doublon », « déjà payé », « double emploi », « payé partiellement », « déjà traité », « même contenu de dossier, mais des numéros de titre différents », « hors période de référence ».
Certains de ces faits sont considérés comme des tentatives de fraudes. Louis Paul Motaze accompagne cette liste de « rejets définitifs » d’une note qui met d’ailleurs en garde les fraudeurs. « Le ministre des Finances met en garde toutes les personnes mal intentionnées tentées de recourir à des manœuvres frauduleuses à l’effet de réclamer des créances fictives à l’État. À ce propos, ces cas de falsification avérée des documents ont été déjà appréhendés et leurs auteurs sont actuellement aux arrêts », prévient le membre du gouvernement.
Toutefois, le Minfi a aussi publié une liste de 32 359 prestataires dont les demandes ont franchi l’étape du recensement physique des dossiers et dont les créances ont été jugées « auditables ». Une opération de confirmation de ces dettes sera organisée du 17 octobre au 18 novembre 2022. Les prestataires concernés (ou leur mandataire) devront « impérativement » passer au ministère des Finances, munis des documents nécessaires pour la confirmation de la nature et des montants desdites créances, faute de quoi, celles-ci seront considérées et déclarées définitivement rejetées.
La réalisation de cet audit, qui couvre la période allant du 1er janvier 2000 au 31 décembre 2019, est un engagement pris par le pays dans le cadre de son programme en cours avec le Fonds monétaire international (FMI). Aussi, pour avoir une idée plus claire de cette dette intérieure, le Minfi a invité les gestionnaires à recenser toutes les créances relevant de leurs structures respectives et de les transmettre à la direction générale du budget du ministère des Finances.
Constatant que les ordonnateurs de la dépense publique se pressent lentement pour déposer les pièces justificatives de la dette de leurs entités, le ministre des Finances avait alors fixé comme date butoir de dépôt des dossiers, le 31 décembre 2021. Seulement, depuis cette période, explique-t-on au ministère des Finances, « ces ordonnateurs ne s’empressent pas du tout de déposer leurs dossiers. Comme s’ils cachaient ou craignaient que quelque chose de louche soit découvert au terme de l’audit ». « La phase de recensement des dossiers physiques est arrivée à son terme », a annoncé Louis Paul Motaze dans son communiqué.
S.A.
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