(Investir au Cameroun) - Après l’obtention, le 10 novembre 2020, de l’agrément lui autorisant d’ouvrir une filiale au Cameroun, Banco national de Guinea Ecuatorial (Bange) a lancé le processus d’ouverture du capital de Bange Bank Cameroun aux nationaux, confie une source autorisée. Les opérateurs économiques désireux d’investir dans cette opération de prise de participation ne devraient pas excéder 10% (1 milliard de FCFA) du tour de table, la maison-mère désirant contrôler 90% du capital du nouvel établissement bancaire.
Un peu réticents au départ, soufflent nos sources, des investisseurs nationaux se montreraient de plus en plus intéressés par cette prise de participation, même si leur engouement demeure timide jusqu’ici. Aussitôt cette cession des actifs terminée, la filiale au Cameroun du banquier équato-guinéen Bange va se déployer avec deux premières représentations à Yaoundé et Douala, les deux principales villes du pays.
Concrètement, Yaoundé, la capitale, abritera une agence qui sera incorporée au siège de la nouvelle banque. Tandis que Douala, la capitale économique camerounaise, va abriter la principale agence commerciale du 16e établissement de crédit à ouvrir ses portes au Cameroun.
Afin de pouvoir rapidement pénétrer le marché bancaire très concurrentiel du Cameroun, la toute première entreprise équato-guinéenne à s’installer hors du pays entend jouer un rôle majeur dans le financement de l’économie. Pour ce faire, apprend-on, Bange Bank Cameroun va implémenter une politique commerciale reposant davantage sur le crédit de moyen terme (3 ans). Ce type de crédit offre plus de marges de manœuvre aux entreprises dans le développement de leurs activités, que le crédit de court terme, très présent dans le portefeuille des banques de l’espace Cemac, en raison de ce que les dépôts y sont majoritairement à vue, expliquent souvent les banquiers.
À côté du crédit de moyen terme, la filiale camerounaise de Bange mise sur l’activité de crédit-bail. Ce mécanisme, qui consiste à financer l’acquisition de l’outil de production des entreprises, recèle un énorme potentiel, encore minimalement exploité dans le pays. En effet, en dépit de la forte progression des montants obtenus par les entreprises au titre du crédit-bail, lesquels ont pratiquement triplé entre 2009 et 2016, passant de 45 milliards de FCFA à environ 125 milliards de FCFA, selon la SFI ; cette enveloppe demeure en dessous du potentiel du marché estimé à 400 milliards de FCFA par l’Association camerounaise du crédit-bail (Camlease).
Brice R. Mbodiam
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