(Investir au Cameroun) - Entre novembre 2011, date de sa toute première opération sur le marché des titres publics nouvellement lancé par la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), et novembre 2021, le Trésor public camerounais a remboursé 2 998 milliards de FCFA de dettes sur ce marché, a-t-on appris le 17 décembre 2021 à Douala, la capitale économique du pays. C’était à l’occasion d’une table-ronde organisée par le ministère des Finances, pour célébrer les 10 ans d’intervention de l’État du Cameroun sur le marché des titres publics de la Beac.
Mieux, précise Samuel Tela, le directeur de la trésorerie à la direction générale du Trésor du ministère des Finances, tous ces remboursements ont été effectués à échéance, sans le moindre défaut de paiement. Ce qui fait du Cameroun un pays « crédible pour lever des ressources additionnelles, en vue de la gestion de la trésorerie de l’État (à travers les émissions de bons du Trésor assimilables qui sont des titres de dette de court terme, NDLR) et du financement des projets d’infrastructures (grâce à des obligations du Trésor qui sont des titres de moyen et long termes, NDLR) ».
De ce point de vue, révèlent les données du ministère des Finances, sur l’enveloppe globale de 3 306 milliards de FCFA mobilisée par le Cameroun sur ce marché en 10 ans, 55% ont été investis dans la construction des routes et des ouvrages d’art (35%) et la réalisation des projets d’infrastructures énergétiques (20%). Dans le même temps, souligne-t-on au ministère des Finances, 11,3% de l’enveloppe a été allouée aux infrastructures sportives, 3% aux projets agricoles, 3% aux infrastructures portuaires et minières, et 6% aux projets industriels et des services, etc.
Cependant, étant donné que ce n’est qu’à partir de l’année 2019 que le gouvernement camerounais s’est recentré sur le marché des titres pour son endettement de moyen et de long terme, plus susceptible de financer les projets d’infrastructures, le gros des financements mobilisés sur ce marché en 10 ans a permis au pays de mieux assurer la gestion de la trésorerie de l’État.
En effet, au moyen des émissions régulières de bons du Trésor assimilables, le Cameroun a ainsi pu pallier les tensions de trésorerie, en levant constamment des ressources sur le marché pour répondre à ses besoins ponctuels de liquidité. Tout ceci dans un contexte d’accroissement des dépenses sécuritaires et sanitaires dans le pays.
Brice R. Mbodiam
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