(Investir au Cameroun) - A la Bourse des valeurs mobilières d’Afrique centrale (Bvmac), la séance de cotation du 22 mai dernier s’est refermée avec une bagatelle d’offres de placement non conclues sur le compartiment obligataire. Selon le bulletin officiel de la cote (BOC) consulté par Investir au Cameroun, 24 641 titres de l’emprunt obligataire du Cameroun, dénommée « ECMR 6,25% NET 2022-2029 », ont été placés à la vente sur le marché secondaire. En besoin de cash, les détenteurs de ces obligations ont fixé à 9 950 FCFA le prix d’un titre, soit une décote de 50 FCFA par unité, la valeur initiale étant de 10 000 FCFA. Ce qui signifie que les nouveaux acquéreurs en plus des intérêts payés annuellement percevront une petite plus-value sur le remboursement du capital au cours des échéances à venir.
Cette offre intervient deux jours avant le paiement par le Cameroun du tout premier coupon sur cet emprunt rémunéré à 6,5% sur 7 ans. En effet, selon la Bvmac, le trésor public camerounais procèdera, le 26 mai prochain, à la mise en paiement d’une enveloppe de 14,6 milliards de FCFA sur cet emprunt obligataire. Le coupon net à percevoir par obligation s’élève à 625 FCFA, représentant essentiellement les intérêts, le remboursement du principal, lui n’interviendra qu’à partir de 2024. Ce paiement permettra non seulement d’oxygéner la trésorerie des investisseurs, mais aussi, et surtout de crédibiliser davantage la signature du Cameroun sur le marché domestique des capitaux.
Problème de liquidités
Malgré la crédibilité de la signature du Cameroun qui honore toutes ses échéances et donc amoindrit le risque pour tout potentiel investisseur, il est difficile de prédire l’issue de cette opération en raison de l’illiquidité du marché financier de la Cemac. À date, plusieurs offres restent pendantes notamment 787 391 obligations de l’emprunt de la Banque de développement des États de l’Afrique centrale, dénommé « BDEAC 5,45% NET 2020-2027 », qui cherchent preneur depuis plus de 2 ans. On peut y ajouter 34 981 obligations « BDEAC 5,6% NET 2021-2028 » ; 15 obligations « EOCG 6,25% NET 2021-2026 » de l’État du Congo au prix unitaire de 95% ; 15 obligations « EOTD 6,5% NET 2022-2027 » de l’État du Tchad… également placés à la vente.
Pour résoudre le problème de l’illiquidité du marché secondaire et dynamiser le volume de transactions, le directeur général de la Bvmac a signé un avis obligeant les émetteurs de valeurs mobilières, à signer un contrat de liquidité avec leur société de bourse. Ce contrat devrait être assorti d’une enveloppe financière (2% du montant levé) et des titres (0,5% des titres émis) mis à la disposition de la société afin qu’elle assure l’animation du titre. « La société de bourse sera tenue d’intervenir sur la plateforme de la Bvmac en offrant à la vente ou à l’achat et/ou les deux, le titre concerné dès lors qu’elle constate que sur une période d’une semaine allant de lundi à vendredi, il n’y a eu aucun échange relevant de l’activité normale du marché boursier sur ce titre pour lequel il assure l’animation contractuellement », renseigne le document.
La faible circulation des titres aujourd’hui observée laisse clairement voir que cette obligation n’est pas respectée par les émetteurs.
Cédrick Jiongo
Lire aussi :