(Investir au Cameroun) - « Le dossier du Cameroun ne sera plus examiné le 28 avril 2020 », souffle une source interne au Fonds monétaire international (FMI). Introduit il y a une dizaine de jours dans l’agenda du conseil d’administration (CA) de l’institution de Bretton Woods, ce rendez-vous n’y figure plus.
Yaoundé souhaite contracter un prêt au titre de la Facilité de crédit rapide (FCR). Cet instrument, destiné aux « pays à faible revenu qui se heurtent à un problème immédiat de balance de paiements », est notamment utilisé par le Fonds pour apporter un « appui » aux pays africains en proie à la crise du Coronavirus. Il s’agit d’un crédit avec un taux d’intérêt nul, remboursable en dix ans.
Sur les quatre pays qui ont manifesté de l’intérêt pour cet instrument, en Afrique centrale, le Gabon (88,2 milliards de FCFA) et le Tchad (69 milliards de FCFA) ont vu leurs dossiers validés par le CA respectivement les 9 et le 14 avril. Mais celui du Cameroun peine à franchir les tractations d’avant-scène. Son examen a d’abord été envisagé le 22 avril, puis programmé pour le 28 du même mois avant d’être reporté sine die.
Les raisons du blocage
« Le dossier du Cameroun n’est toujours pas prêt », indique une source interne au FMI. Au sein des ministères des Finances et de l’Économie, en charge de ce dossier, on admet que le dossier rencontre des défis, sans souhaiter en dire plus.
Au FMI, on renseigne que le dossier à examiner par le conseil d’administration intègre le plan de riposte économique et financier du pays. À l’analyse, le retard pourrait se situer à ce niveau. En effet, le 16 avril, le Premier ministre, Joseph Dion Nguté, indiquait que le chef de l’État, Paul Biya, a instruit « la finalisation en urgence de l’étude visant à évaluer l’impact du Covid-19 sur l’économie et de déterminer en urgence les mesures d’accompagnement à mettre en œuvre pour soutenir les secteurs d’activités en difficulté, ainsi que les ménages les plus fragiles ».
Selon d’autres sources, les négociations s’enliseraient sur le montant à accorder au pays. À les en croire, le FMI « a accepté » de mettre à la disposition du Cameroun un appui de 110 milliards de FCFA, mais Yaoundé souhaite obtenir plus.
Il faut dire que, selon la fiche de présentation de cet instrument, « le montant du financement mis à disposition au titre de la FCR est déterminé cas par cas, en fonction du besoin de balance des paiements du pays, de la solidité de ses politiques macroéconomiques, de la capacité du pays à rembourser le FMI, de l’encours du crédit du FMI et des antécédents du pays en matière d’utilisation du crédit du FMI ».
Aboudi Ottou