(Investir au Cameroun) - Le président de la République, Paul Biya, a signé ce 26 mai une ordonnance modifiant et complétant certaines dispositions de la loi de finances 2021 votée par le parlement en décembre dernier.
Désormais, « le gouvernement est autorisé à négocier et éventuellement à conclure au cours de l’exercice 2021, à des conditions sauvegardant les intérêts financiers de l’État ainsi que sa souveraineté économique et politique, des emprunts concessionnels et non concessionnels de montants globaux respectivement de 350 milliards de FCFA et de 750 milliards de FCFA », dispose l’article 49 nouveau de la loi de finances.
Le gouvernement camerounais dispose donc d’une plus grande marge de manœuvre en ce qui concerne les emprunts non concessionnels. Car, dans l’ancienne disposition, ces emprunts non concessionnels étaient plafonnés à 300 milliards de FCFA. Désormais, le plafond est fixé à 750 milliards de FCFA, soit une hausse de 450 milliards de FCFA. Cette hausse vise principalement le rachat partiel ou total de l’eurobond de 450 milliards de FCFA émis en 2015, selon l’ordonnance présidentielle.
Le texte signé par Paul Biya est nécessaire pour inscrire cette opération dans le cadre légal. Car, le refinancement consistant schématiquement à s’endetter pour rembourser une ancienne dette, il doit être inscrit dans la loi de finances.
Le Cameroun devrait rembourser son eurobond de 2015 à partir de 2023 à raison de 150 milliards de FCFA par an, en plus des intérêts qui payent depuis plusieurs années déjà. Un volume d’argent qu’il n’est pas sûr de posséder au regard de la pression sur les liquidités extérieures que connaissent les pays de la Cemac (Cameroun, Centrafrique, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad). Afin d’éviter que cette obligation internationale pèse à court et moyen termes sur la trésorerie publique, le gouvernement a donc décidé de la refinancer au cours de l’année courante.
Sylvain Andzongo
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