(Investir au Cameroun) - Au cours de l’année 2022, l’État du Cameroun veut lever une enveloppe globale de 184 milliards de FCFA auprès des banques locales, révèle le projet de loi des finances 2022, actuellement en examen à l’Assemblée nationale. Selon les explications du gouvernement, l’enveloppe servira à combler partiellement le déficit budgétaire 2022, ainsi que les autres charges de financements et de trésorerie estimées à 1 754,5 milliards de FCFA.
Mais, à côté de cette mobilisation des fonds, directement auprès des banques, l’État sollicitera également les établissements de crédit de façon indirecte, à travers des émissions de titres publics, dont le montant projeté pour 2022 est de 350 milliards de FCFA.
En effet, selon les financiers publics, en considérant que le Cameroun ne contractera pas de sitôt une nouvelle dette commerciale à l’international, après le dernier refinancement de son eurobond, deux possibilités s’offrent au gouvernement pour mobiliser cette enveloppe.
Il y a d’abord le marché boursier sous-régional (Bvmac), où de nombreuses banques agissent comme sociétés de bourse à travers des filiales dédiées. Bien que l’État du Cameroun se soit détourné de ce marché depuis 2019, des contacts ont récemment eu lieu entre le ministère des Finances et les responsables de la Bvmac, à l’effet d’étudier des facilités pouvant permettre un retour du Cameroun sur ce marché, dans le cadre de la stratégie de dynamisation de la bourse unifiée de l’Afrique centrale.
Ensuite, l’enveloppe à mobiliser en 2022 par émissions des titres publics peut l’être sur le marché des titres de la BEAC, sur lequel les banques agissent comme spécialistes en valeurs du Trésor pour le compte des États. Très actif sur ce marché depuis son lancement en 2011, le Cameroun s’y est complètement recentré depuis 2019 (au détriment du marché boursier), y compris pour des émissions obligataires, qui sont des emprunts de longs termes.
Au demeurant, à côté des banques, qui seront sollicitées soit directement, soit indirectement, l’État du Cameroun utilisera d’autres instruments en 2022, pour financer son déficit budgétaire et ses autres charges de trésorerie. Il s’agit, par exemple, des appuis budgétaires à décaisser auprès des partenaires au développement, et dont l’enveloppe pour l’année 2022 est estimée à 369 milliards de FCFA ; ou encore des tirages sur les prêts-projets. Sur les différents guichets, le gouvernement attend une enveloppe totale de 746,5 milliards de FCFA. Les DTS et les fonds de concours de la Banque mondiale procureront également au pays 105 milliards de FCFA, selon le projet de loi actuellement examiné par les parlementaires.
Brice R. Mbodiam