(Investir au Cameroun) - Le tableau prévisionnel des opérations financières de l’Etat (Tofe), publié par le ministère camerounais des Finances, révèle que le gouvernement fera recours à des financements bancaires d’un montant de 65 milliards de francs Cfa, au cours de l’exercice budgétaire 2019.
Le même montant sera levé auprès des banques locales chaque année, jusqu’en 2021, portant l’enveloppe totale des financements bancaires de l’Etat camerounais, à 195 milliards de francs Cfa, sur une période de 3 ans (2019-2021).
A l’observation, à la faveur de la diversification des sources de financement du budget de l’Etat, avec le lancement du premier emprunt obligataire par le Trésor public camerounais en 2011, puis l’ouverture du marché des titres de la BEAC la même année ; les banques jouent un rôle de plus en plus capital dans le financement des activités de l’Etat au Cameroun.
En effet, en plus des financements bancaires directs (65 milliards FCFA en 2019), les banques sont également les pourvoyeurs de fonds sur le marché des titres de la BEAC (le Cameroun va y lever 260 milliards FCFA en 2019), où elles agissent et sont agréées comme spécialistes en valeurs du Trésor (Svt).
Dans le même temps, les établissements bancaires installés au Cameroun contribuent généralement à hauteur de 60 à 70% aux emprunts obligataires (100 milliards FCFA à lever en 2019) lancés par le Trésor public sur le Douala Stock Exchange (DSX).
L’on remarquera cependant que tous les fonds levés par ces différents mécanismes, au centre desquels se trouvent toujours les banques, le sont à des taux d’intérêts non concessionnels ; ce qui suscite souvent l’ire des institutions de Bretton Woods, qui accusent régulièrement l’Etat camerounais de privilégier un endettement coûteux, à celui à taux concessionnels (moins de 1%, mais souvent assorti de conditionnalités rigoureuses).
Brice R. Mbodiam
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