(Investir au Cameroun) - Au cours du conseil de cabinet tenu à Yaoundé le 25 février, le ministre des Forêts et de la Faune (Minfof), Jules Doret Ndongo, a « insisté la nécessité de réhabiliter le Fonds spécial de développement forestier tel qu’institué par le décret du 10 avril 1996 fixant les modalités de fonctionnement des Fonds spéciaux », apprend-on du communiqué publié à l’issue de cette réunion par le secrétaire général des services du Premier ministre (SG-PM), Magloire Séraphin Fouda.
« L’objectif visé [par la réhabilitation] est d’optimiser le financement du Programme national de développement des plantations forestières, la mise en œuvre des plans d’aménagement des aires protégées ainsi que la lutte contre le braconnage et la criminalité faunique », apprend-on du document.
Le projet de relance de ce Fonds spécial intervient dans un contexte où, le Minfof relève que les superficies exploitables au Cameroun sont estimées à 14 millions d’hectares (ha) dont près de 80% sont déjà parcourues par une exploitation sélective. Cette dernière ne prélève qu’une quarantaine d’essences sur plus de 600 inventoriées, dont une quinzaine représentent plus de 90% du volume total exploité, et trois d’entre elles (Ayous, Azobé et Sapelli) fournissent 60% des récoltes.
Outre, avec les phénomènes d’écrémage qu’elle entraîne, indique le ministère, l’exploitation forestière perturbe ou détruit en moyenne 5 à 10% du couvert végétal. Bien plus, l’agriculture itinérante constitue l’un des principaux facteurs de dégradation des forêts dont les pertes annuelles sont estimées, selon la FAO, à 200 000 ha.
En zone de savane, indique le Minfof, plus de 80% des bois prélevés sont utilisés comme bois de chauffage. Dans ces zones, la sécurité énergétique en termes de biomasse constitue un véritable défi notamment dans les endroits peuplés de l’Ouest et de la partie septentrionale du pays. Au total, sous les effets combinés de l’exploitation et des défrichements agricoles, des pâturages et de la sécheresse, on assiste à une baisse du potentiel ligneux préjudiciable à terme à l’équilibre besoins/ressources et à un recul de la couverture végétale défavorable au climat, au régime des eaux et aux sols.
Pour toutes ces raisons, le ministère en charge des Forêts pense que la réhabilitation du Fonds spécial de développement forestier devrait permettre de remédier à la situation. Au cours de l’exercice 2011, l’une des dernières années au cours de laquelle l’on retrouve la trace de ce Fonds spécial dans la loi de finances, le plafond du compte d’affectation spéciale dudit Fonds s’élevait à 2 milliards de FCFA.
S.A.