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Yaoundé - 18 avril 2024 -
Gestion publique

Le cabinet Atou suspendu de la gestion d’un patrimoine estimé à plus d’une centaine de milliards de FCFA

Le cabinet Atou suspendu de la gestion d’un patrimoine estimé à plus d’une centaine de milliards de FCFA

(Investir au Cameroun) - Lazare Atou, administrateur général du cabinet de même nom, « est suspendu de signature et de toute prise d’actes dans le cadre de la gestion des actifs résiduels des ex-ONCPB, ONPC et Regifercam jusqu’à nouvel ordre ». C’est la substance d’un communiqué du ministre délégué à la présidence de la République chargé du Contrôle supérieur de l’État (Consupe), Mbah Acha Rose Fomundam, publié le 5 novembre dernier et relayé par SBBC.

L’Office national de commercialisation des produits de base (ONCPB), l’Office national des ports du Cameroun (ONPC) et la Régie nationale des chemins de fer du Cameroun (RNCFC) sont trois grandes entreprises publiques liquidées dans les années 1990, abandonnant un patrimoine constitué d’immeubles bâtis et non bâtis au Cameroun et en France.

Selon le document, cette mesure conservatoire a été prise par les brigades de contrôle des services du Consupe, déployées pour auditer la gestion par ce cabinet des actifs de ces défuntes sociétés publiques. « En effet, lesdites brigades ont constaté les faits potentiellement constitutifs d’irrégularités de nature à porter un préjudice grave et irréversible à la puissance publique », précise le Consupe.

Contestations

Un autre communiqué du Consupe, publié le même jour, annonce les auditions, du 10 au 24 novembre 2021, des locataires, des cocontractants du cabinet Atou ainsi que des occupants à quelque titre que ce soit desdits actifs allant de la période de 2006 à 2021. Leur convocation s’inscrit dans le cadre d’un recensement général et de la reconstitution des opérations de gestion.

Pourtant, dans une correspondance datée du 2 juillet dernier, le secrétaire général de la présidence de la République demandait plutôt, sur instructions du président de la République, au secrétaire général des services du Premier ministre de « faire conduire par un cabinet indépendant un audit exhaustif de la gestion par le cabinet Atou des actifs résiduels des sociétés concernées ».

Bien plus, en juillet 2019, Lazare Atou s’est opposé à une mission du Consupe. Il argue qu’une mission de cette institution, qui dépend de la présidence de la République du Cameroun, avait déjà séjourné dans son cabinet pendant six ans (2012-2017) en vue de la vérification de la gestion depuis 2006, de l’ensemble de ce patrimoine public. Son rapport a été adressé au Tribunal criminel spécial (TCS). Lazare Atou affirme déjà qu’il est « truffé d’accusations mensongères de malversations » dirigées contre son cabinet.

Augmentation du patrimoine

Pour l’huissier en attente de charge, le Groupe de travail interministériel, créé le 14 février 2017 par le Premier ministre pour examiner et proposer des mesures de clôture définitive de la liquidation ainsi que la dévolution des actifs résiduels de ces ex-sociétés, est aujourd’hui « le seul cadre légal, fiable et contradictoire pour la collecte d’informations crédibles sur la gestion des actifs résiduels » de ces ex-sociétés d’État. Pas sûr que celui qui tient tête à plusieurs membres du gouvernement depuis des années se soumettra à cette décision du Consupe.

Surtout que Lazare Atou assure que le rapport de ce groupe de travail, transmis par le Premier ministre à la présidence de la République le 3 décembre 2020, a plutôt « relevé une multitude de griefs à l’encontre du Mindcaf et du PAD » et « n’en a retenu aucun à l’encontre du cabinet-conseil Atou ». À l’opposé, « ce rapport, contradictoirement établi, se félicite d’une augmentation allant de 65 milliards en 2006 à 285 milliards en 2020 de la valeur estimée de ces biens publics, du fait des recherches conduites par le cabinet Atou », écrit l’huissier de justice. D’autres sources évaluent ce patrimoine à plus de 100 milliards de FCFA.

Dominique Mbassi

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