(Investir au Cameroun) - La Coalition camerounaise contre le Tabac (C3T) envisage de lancer un plaidoyer national pour inciter le gouvernement camerounais à augmenter les taxes sur les cigarettes, probablement dès le prochain exercice budgétaire. Selon le quotidien Mutations qui révèle cette information, cette coalition présidée par le Dr Flore Ndembiyembe, vient d’organiser à Yaoundé, la capitale camerounaise, un atelier à ce sujet.
La C3T est convaincue que seule la hausse des taxes sur les cigarettes peut réduire la montée de la consommation de ces produits au Cameroun. D’après l’Oms, en effet, 15% des Camerounais âgés de moins de 15 ans sont concernés par le tabagisme, tandis qu’une enquête de l’Institut national de la statistique (INS) révèle que les revenus de 10% des ménages pauvres au Cameroun sont destinés à la consommation de cigarettes, avec pour corollaire d’importants dégâts sur la santé.
On apprend également de la C3T, qui cite cette fois les statistiques de la Société générale de surveillance (SGS), plaque tournante des opérations d’importations sur le Cameroun, que le chiffre d’affaires des entreprises importatrices de cigarettes a considérablement augmenté ces dernières années.
Il en est ainsi de British American Tobacco (BAT), dont le chiffre d’affaires a atteint 31,4 milliards de francs Cfa en 2012, contre 8,6 milliards de francs Cfa en 2009. Tandis que celui réalisé par la Société de distribution de tabacs et des produits alimentaires, est passé de 3 milliards de francs Cfa en 2008, à 7 milliards de francs en 2012. Un décuplement de l’activité que la Coalition met sur le compte de taxes douanières réduites.
En effet, souligne un inspecteur des impôts, le taux du droit d’accise imposé aux importateurs de cigarettes, oscille entre 0 et 25% dans tous les Etats de la zone Cemac (dont le Cameroun), alors qu’en Afrique de l’Ouest, apprend-on, ce même droit d’accise oscille entre 15 et 45%, selon les pays.
Selon un expert invité par la C3T à Yaoundé, l’augmentation des taxes sur les cigarettes en Afrique du Sud à partir de 1994, avait provoqué une baisse considérable du taux de consommation de ces produits, tout en rapportant plus de revenus à l’Etat sud-africain.