(Investir au Cameroun) - Le ministre camerounais des Finances, Alamine Ousmane Mey, et un consortium de quatre banques ayant pour chef de file BGFI Bank Cameroun, et constitué de SG Cameroun, Afriland First Bank et Ecobank Cameroun, ont signé le 10 février 2015 à Yaoundé, une convention de crédits relais d’un montant de 143,5 milliards de francs Cfa, pour le refinancement de la Société nationale de raffinage (Sonara).
Si les filiales camerounaises de BGFI Bank et d’Afriland First Bank se sont alignées toutes seules sur cette opération, a-t-on appris, la Société générale et Ecobank ont dû faire des appels de fonds de leurs filiales congolaise et équato-guinéenne chacune.
Cette sollicitude du secteur bancaire de l’Afrique centrale vis-à-vis de la Sonara a été saluée, aussi bien par le ministre de l’Energie et de l’Eau, Basile Atangana Kouna, que par le directeur général de la Sonara, Ibrahim Talba Malla. Ce dernier a d’ailleurs indiqué que ce crédit relais constitue «le bout du tunnel d’une première étape vers une raffinerie qui fonctionne normalement».
La raffinerie camerounaise est en effet en proie à d’énormes difficultés financières depuis plusieurs années, à cause des manque-à-gagner enregistrés du fait de la politique de subvention des prix des produits pétroliers à la pompe instituée par l’Etat, qui se hâte cependant très lentement de rembourser à l’entreprise pétrolière, comme convenu, le gap entre les prix réels et les prix pratiqués à la pompe. Un temps, ces manque-à-gagner ont atteint 400 milliards de francs Cfa, décrédibilisant même la société pétrolière auprès de ses partenaires financiers et rendant de plus en plus difficile les approvisionnements de la raffinerie.
Dans un de ses rapports sur l’économie camerounaise, le Fonds monétaire international (FMI) s’était même inquiété des conséquences que pouvaient avoir les difficultés financières de la Sonara sur le secteur bancaire camerounais, la Sonara étant l’un des plus gros emprunteurs des banques locales.
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