(Investir au Cameroun) - Le Programme national de développement participatif (PNDP), organisme sous tutelle du ministère en charge de l’Économie, a annoncé aux médias, le 9 novembre à Ngaoundéré dans le septentrion, avoir obtenu l’extension jusqu’en août 2022 de la durée de mise en œuvre de son programme agro-pastoral financé à hauteur de 30 millions d’euros (environ 19,64 milliards de FCFA) par l'Union européenne (UE), dans le cadre du 11e Fonds européen de développement (FED). Implémenté par l’Agence française de développement (AFD) dans le cadre d'un accord de délégation de fonds, le projet vise la mise en place d’infrastructures socio-économiques et d’investissements en appui aux filières agropastorales et au désenclavement des bassins de production.
C’est que, à quelques mois de la fin de ce programme dont la convention a été signée le 14 juin 2017 pour une durée de 48 mois (fin 2021), le PNDP déclare avoir décaissé seulement 27% du financement. Ceci à cause de plusieurs défis rencontrés au cours de l’implémentation. « Le projet qui devait s’achever en cette année 2021 a connu du retard. Le consultant qui avait été sélectionné a accusé du retard et s’est révélé défaillant. Sans oublier l’impact du Covid-19 qui a restreint les mouvements des personnes. En accord avec l’AFD (qui a pour sa part obtenu l'accord de l'UE, NDLR), il a été décidé de définir une méthodologie accélérée qui consiste à se baser sur les plans communaux des collectivités territoriales pour identifier les projets agropastoraux à mettre en œuvre », a expliqué Alphonse Boyogueno, responsable suivi-évaluation au PNDP.
Les sept mois supplémentaires accordés permettront de consommer tous les financements restants. Difficile à dire. Néanmoins, a précisé le responsable, depuis la signature de la convention avec l’AFD il y a eu des avancées. De façon chronologique, l’étude sur la définition d’une ingénierie de planification territoriale au sein du PNDP qui a défini les zones d’intervention prioritaire du projet) et les infrastructures visant à promouvoir le développement agro-pastoral, s’est achevée au cours du premier semestre 2020. Elle a eu pour principal résultat l’élaboration d’un guide méthodologique de planification territoriale, qui servira de base pour l’élaboration de Plans territoriaux de développement (PTD) par des consultants qui seront sélectionnés à cet effet.
Par la suite, la phase expérimentale de cette étude a abouti à l’élaboration du Plan territorial de développement d’appui aux activités agropastorales pilotes du département du Mbéré dans l’Adamaoua. Après la validation dudit PTD, cinq projets prioritaires de désenclavement des bassins de production agricole sur un linéaire total de 63 km ont été identifiés et onze projets d’appui au développement des filières manioc, maïs, miel et bovine, ont également été identifiés.
Ces opérations, apprend-on, ont pour finalité, entre autres, de développer une nouvelle ingénierie de planification territoriale afin d’améliorer durablement l’accès aux services sociaux de base, développer les opportunités de l’économie locale, créer des emplois décents et des richesses pour satisfaire la demande intérieure et extérieure. 93 communes de 13 départements des 4 régions camerounaises de l’Extrême-Nord, du Nord, de l’Adamaoua et de l’Est sont ciblées pour la mise en place d’infrastructures socioéconomiques et d’investissements en appui aux filières porteuses et au désenclavement des bassins de production.
Le PNDP a testé un premier Plan territorial de développement dans l’un des 13 départements ciblés par le projet. Le Mbéré, dans la région de l’Adamaoua, avec ses quatre communes (Dir, Djohong, Ngaoui et Meïganga), a été retenu comme site pilote.
Sylvain Andzongo