(Investir au Cameroun) - «Le Cameroun a préservé la stabilité macroéconomique, mais la croissance vigoureuse n'est pas suffisante pour que les autorités réalisent leur ambition de faire du Cameroun un pays émergent d'ici 2035», peut-on lire dans le rapport de la dernière consultation du Fonds monétaire international (FMI) au Cameroun, au titre de l’article IV, dont l’agence Ecofin a eu copie.
A l’origine de ces doutes du FMI, apprend-on, «le PIB réel par habitant et la plupart des indicateurs sociaux ont stagné, en dépit de ressources naturelles abondantes et diversifiées. Le développement du secteur privé est freiné par un approvisionnement insuffisant en électricité, des infrastructures publiques inadéquates, un climat des affaires peu propice, une mauvaise gestion des finances publiques, un secteur financier peu actif et une intégration économique régionale insuffisante, même au sein de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC)».
En plus de tout ce qui précède, l’institution de Bretton Woods dénonce à nouveau «les subventions élevées (aux produits pétroliers), l'accumulation d'arriérés (dette intérieure) et le financement de plus en plus non concessionnel accentuent la vulnérabilité macroéconomique».
Comme remède pouvant permettre au Cameroun d’inverser la tendance et espérer pouvoir ainsi atteindre son objectif d’émergence en 2035, le FMI recommande : «pour devenir un pays émergent d'ici 2035, le Cameroun devra rehausser considérablement sa croissance tendancielle. La stratégie de croissance des autorités privilégie à juste titre de s'attaquer au déficit d'infrastructure considérable, mais son succès dépendra de l'efficience de l'investissement public et de la vigueur de la réaction du secteur privé».
Par ailleurs, «les services du FMI engagent donc les autorités à redoubler d'efforts pour s'attaquer aux faiblesses dans la sélection et l'exécution des projets, et à affecter des ressources appropriées à l'entretien des infrastructures. Il conviendra de réduire les passations de marchés par entente directe pour les grands projets, ou d'y accorder une attention particulière».
BRM