(Investir au Cameroun) - « Il ressort que dans la majorité des établissements publics, les charges de personnel absorbent plus de 60% de la subvention de fonctionnement » en 2020, apprend-on d’un document annexé à la loi de finances 2022 de l’État du Cameroun. Selon la même source, la subvention de fonctionnement s’est située à un peu plus de 72,4 milliards de FCFA. Elle représente près de 20% des concours financiers de l’État aux établissements publics qui se sont chiffrés à plus de 374 milliards de FCFA.
Cette révélation confirme la menace que les entreprises du portefeuille de l’État font peser sur le budget de l’État. En effet, il découle de ce constat que de nombreuses entités publiques sont tellement peu rentables, qu’elles pourraient se retrouver dans l’incapacité de payer les salaires sans le concours du Trésor public. C’est le cas, par exemple, de la Société de développement du cacao (Sodecao), dont le ratio entre les charges du personnel et le budget de fonctionnement dépasse 73%, contre 71,9% pour la Mission d’études pour l’aménagement de l’Océan.
Mais au-delà des deux établissements publics susmentionnés, l’explosion des charges du personnel est l’une des cinq causes majeures identifiées par le gouvernement pour expliquer la faible rentabilité de la majorité des entreprises du portefeuille de l’État. Dans un rapport rendu public en 2020 par la Commission technique de réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic (CTR), l’on apprend que les charges de personnel dans 90% de ces entités publiques sont supérieures à 30% du chiffre d’affaires annuel et sont « au-dessus de 70% » du chiffre d’affaires dans certains cas.
Cette réalité, souligne l’organisme en charge de la réhabilitation des entreprises et établissements du secteur public, « ne laisse pas de marge de manœuvre pour un fonctionnement optimal » et le financement des investissements.
BRM
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