(Investir au Cameroun) - Dans son rapport de politique monétaire dans la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale), édition de juin 2021, la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), institut d’émission des six États de la Cemac, révèle un recul de l’Indicateur composite des activités économiques (ICAE). Cette donnée mesure le niveau général d’évolution de l’activité économique à une période donnée. « Après un trimestre marqué par les festivités de fin d’année (2020, NDLR), l’ICAE a enregistré un repli de 2,5% au premier trimestre 2021, contre une hausse de 6,3% au trimestre précédent », révèle la banque centrale, qui précise, par ailleurs, que cet indicateur à fin mars 2021 « est en recul de 0,1% en glissement annuel ».
Mais, apprend-on, en dépit de la régression de cet indicateur au plan sous-régional, son évolution par pays est plutôt contrastée, reflétant une différence du niveau de dynamisme des acteurs économiques. Sur la foi de ces données de la Beac, le Cameroun conforte son statut de locomotive de cet espace communautaire, avec, indique le rapport de politique monétaire, « un apport à la croissance de l’ICAE en glissement annuel de 1,8 point au premier trimestre 2021 ».
Le pays est suivi de loin par le Tchad, dont la contribution à l’évolution de l’Indicateur composite des activités économiques dans la zone Cemac a été de 0,9 point entre mars 2020 et mars 2021. Le Cameroun et le Tchad sont suivis du Congo (+0,6 point) et du Gabon (+0,5 point). Selon le rapport de la Beac, au cours de la période sous revue, une atonie de l’activité économique a été enregistrée en Guinée équatoriale (-3,8 points) et en République centrafricaine (-0,1 point).
Si la place occupée par un pays comme le Tchad en matière de contribution à l’accroissement de l’ICAE sous-régional peut surprendre, celle du Cameroun est le reflet du dynamisme de ses opérateurs économiques et de la diversification de son économie, en comparaison avec les autres pays de la sous-région. En effet, alors que les pays de la Cemac dépendent étroitement de la production pétrolière, le Cameroun, qui produit également et commercialise l’or noir, donne en plus de la voie dans la production agro-sylvo-pastorale, l’industrie manufacturière, le BTP, les télécoms, les TIC, etc.
Par ailleurs, le pays dispose du plus vaste réseau d’établissements de microfinance et de banques, dont le corollaire est un meilleur accès au financement des opérateurs économiques, qui peuvent ainsi mieux développer leurs activités. Par exemple, selon la Beac, entre juillet et décembre 2020, les agents économiques du Cameroun ont, à eux seuls, capté 45,78% du volume global des crédits bancaires accordés par les banquiers en activité dans la zone Cemac.
Brice R. Mbodiam
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