(Investir au Cameroun) - La Société nationale des hydrocarbures (SNH) présente dans son journal d’entreprise, qui vient de paraitre, son plan de développement 2020-2024, validé par le conseil d’administration le 3 décembre 2019. On y apprend qu’il vise notamment l’optimisation de la rente pétrolière et gazière.
« L’objectif global est l’accroissement des ressources d’hydrocarbures revenant à l’État et de la rente minière. De fait, la SNH devra contribuer à la croissance économique du Cameroun dans le cadre de la vision 2035, en assurant des revenus stables, voire en croissance, durant la période visée. », explique Maurice Matanga, le directeur de la stratégie et du développement (DSD) de l’entreprise publique.
« Cela se fera à travers une bonne valorisation des ressources en hydrocarbures, mais également, un relèvement du droit de Transit à verser à l’État par la Cameroon Oil Transportation Company (Cotco), qui opère le pipeline Tchad/Cameroun », ajoute-t-il.
L’entreprise projette également, entre autres, de redynamiser le secteur parapétrolier et celui des services pétroliers, ainsi que développer les compétences dans les métiers pétroliers. « Les actions à mener à cet effet se déclineront en quatre axes majeurs, que sont : l’exploration/production (E&P), la valorisation des ressources pétrolières et gazières, l’optimisation et la gestion du portefeuille, les données patrimoniales E&P et le numérique », précise Maurice Matanga.
Baisse des prix et insécurité
Le précèdent plan quinquennal (2015-2019) visait aussi l’optimisation de la rente pétrolière et gazière. Mais il s’est achevé sur une baisse de 25% de la production pétrolière. La SNH attribue cette contreperformance aux effets négatifs de la fluctuation des cours du dollar, monnaie utilisée pour les ventes pétrolières du Cameroun à l’international, et à la baisse des investissements pétroliers de 2015 à 2017.
« Or, ce sont ces investissements qui permettent d’intensifier les activités d’exploration et de production, dans le but de parvenir à des découvertes qui permettent de renouveler les réserves d’une part ; et d’autre part, de continuer d’assurer une exploitation optimale de nos champs, dont la plupart sont vieillissants », explique la société.
À cela la SNH ajoute l’insécurité qui a « impacté négativement l’effort de placement des blocs libres du domaine minier, en raison de la frilosité des investisseurs » et la baisse drastique, entre 2015 et 2017, du prix du baril qui a atteint un niveau record de moins de 30 dollars en janvier 2016.
C’est pourtant dans les mêmes conditions que va s’exécuter au moins une partie du plan quinquennal 2020-2024. Les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest et de l’Extrême-Nord où les recherches d’hydrocarbures sont en arrêt dans certains blocs sont toujours en insécurité. Sur le plan international, les prix du pétrole entrainés notamment par la crise du coronavirus ont repris une courbe descendante et se situent aujourd’hui en deçà de 30 dollars le baril.
S.A.
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