(Investir au Cameroun) - Suite à la récente annonce du licenciement de 250 employés pour « insuffisance professionnelle » à la Société sucrière du Cameroun (Sosucam), filiale du Français Somdiaa, le ministre du Travail, Grégoire Owona (photo), a adressé, le 11 juin, deux correspondances à Alexandre Vilgrain, le directeur général (DG) de cette entreprise basée sur les sites de Mbandjock et Nkoteng dans la région du Centre du pays.
Dans la première correspondance intitulée « Lettre d’information », Grégoire Owona souligne que, conformément aux dispositions légales en vigueur, le motif évoqué, à savoir l’insuffisance professionnelle, repose sur des faits matériels probants notamment les fiches d’évaluation du personnel, les rapports des chefs d’équipe, le volume de production, entre autres.
« Dans l’intérêt de l’entreprise, en vue de prévenir d’éventuels cas de contentieux et de préserver la sérénité du climat social, il serait indiqué en pareille circonstance de préconiser la formule des départs négociés avec ces travailleurs », recommande le ministre du Travail.
Dans une deuxième lettre dont l’objet est : « Préoccupations des travailleurs autochtones de la Sosucam et des populations riveraines », le ministre du Travail relate qu’en date du 5 mai 2021, le secrétaire général de la Confédération syndicale des travailleurs du Cameroun (CSTC) lui adressé une correspondance qui met en exergue, entre autres, la mise à mal du dialogue social au sein de l’entreprise sucrière, de même que l’inexistence d’une politique d’embauche et de gestion des carrières des travailleurs issus des populations riveraines.
Le Syndicat relève également la victimisation récurrente desdites populations en temps de compression des effectifs et le non-respect des engagements relatifs à leur bien-être, contrepartie des terres, cédées de bonne foi.
« En vue d’endiguer toutes velléités susceptibles de détériorer le climat social, ferment de la productivité et du développement économique et social de cette structure en particulier, et du Cameroun, en général, j’ai l’honneur de vous demander de bien vouloir me faire le point sur lesdites allégations », écrit M. Owona.
Le top management de la Sosucam a décidé de procéder au licenciement de 250 employés permanents sur 1117 (soir près du quart du personnel), pour « insuffisance professionnelle » le 8 juin dernier. Mais pour les délégués du personnel, s’agit plutôt d’un « licenciement économique » et non d’une « insuffisance professionnelle ».
Leader du marché camerounais du sucre (70% de couverture), Sosucam, détenu à 74% par le Français Somdiaa et 26% par l’État du Cameroun, a été créé en 1965. La société revendique en tout 8000 emplois directs et indirects pour une masse salariale annuelle de 14 milliards de FCFA.
Sylvain Andzongo