(Investir au Cameroun) - Ce 14 octobre 2021, plusieurs centaines de véhicules, bloqués depuis la veille à l’entrée de Douala, capitale économique du pays, peuvent rallier la capitale politique Yaoundé. La circulation en sens inverse est également à nouveau possible, en dépit d’interminables bouchons (sur parfois 2 km) observés çà et là, soutiennent des sources surplace. « Parti de Yassa (entrée de Douala, NDLR) hier à 16h, j’ai traversé le péage d’Edéa (ville voisine de Douala que l’on rallie souvent en 45 minutes, NDLR) vers 6h ce matin », relate un agent public qui a passé la nuit dans son véhicule à l’entrée de Douala.
Cette reprise des activités de transport entre les deux principales villes du pays, après 24 heures de paralysie, fait suite à l’aboutissement heureux de négociations conduites toute la nuit du 13 au 14 octobre 2021 entre les autorités publiques de la région du Littoral et le « Collectif des syndicats nationaux des travailleurs des transports routiers du Cameroun ». Le 29 septembre 2021, ce collectif avait déposé au ministère du Travail un préavis de grève devant prendre effet à compter du 13 octobre 2021, si leurs revendications n’étaient pas satisfaites.
Sur les 17 revendications formulées par ce collectif, les plus saillantes sont l’absence de contrats de travail, l’inexistence des bulletins de paie et des cotisations sociales en dépit des retenues effectuées sur les salaires à cet effet, la pratique des notes de débits en cas de pannes sur les véhicules, la multiplication des contrôles des forces de l’ordre sur les routes, la surcharge des camions, l’absence d’auto-écoles pour les conducteurs de véhicules poids lourds, le mauvais traitement des travailleurs, etc. Autant de griefs sur lesquels les travailleurs du secteur des transports terrestres ont obtenu des concessions, avant de lever le mot d’ordre de grève ce jour, non sans avoir porté un sérieux coup à l’activité économique toute la journée du 13 octobre.
Conséquences économiques
En effet, la route paralysée fait partie des corridors Douala-Ndjamena et Douala-Bangui, sur lesquels transitent chaque année plus de 350 milliards de FCFA de marchandises centrafricaines et tchadiennes, selon la douane camerounaise. De plus, le mouvement d’humeur du 13 octobre 2021 a eu une incidence notable sur le transport interurbain entre Douala et Yaoundé, les agences de voyages par autobus n’ayant pas pu assurer la dizaine de voyages prévue quotidiennement entre les deux capitales.
A contrario, cette situation a fait le bonheur des transporteurs par motos-taxis stationnés à l’entrée de la ville de Douala, qui, à l’occasion, ont augmenté les enchères. Une voyageuse, qui a dû descendre du bus à l’entrée de la capitale économique face aux interminables bouchons, affirme avoir payé 3500 FCFA pour atteindre le centre-ville de Douala sur une moto transportant deux personnes de surcroît. En temps normal, ce montant correspond au coût classique du titre de transport entre Yaoundé et Douala. De bonnes sources, cette paralysie sur l’axe routier Yaoundé-Douala a également poussé les voyageurs à se ruer vers le transporteur ferroviaire, Camrail, ou alors la compagnie de transport aérien, Camair Co, pour les plus nantis.
BRM