(Investir au Cameroun) - Organisées le 7 juillet 2021, les 30e et 31e sessions ordinaires du Comité de pilotage (Copil) du Bureau de mise à niveau des entreprises (BMN) camerounaises ont évoqué la question de la survie de cette structure publique, dont les activités pourraient s’arrêter dès janvier 2022, pour défaut de financements. « Le financement de l’Agence française de développement (AFD), consécutif au 3e CD2 (Contrat désendettement développement, NDLR), s’épuise en décembre 2021. Puisque le BMN n’a pas été reconduit pour le second triennat. Une vaste réflexion est engagée par le Comité de pilotage pour permettre un autofinancement du BMN », souffle un membre du Copil du BMN ayant pris part aux travaux du 7 juillet 2021.
Structure étatique mise en place pour accroître la compétitivité des entreprises locales, dans un contexte d’émergence de zones de libre-échange, le BMN déploie depuis sa création en 2011, des outils tels que le Programme national de mise à niveau (PNMAN). À ce jour, près de 800 entreprises ont volontairement adhéré à ce programme phare du BMN. Après un tri suivant les critères d’éligibilité, une centaine de plans de mise à niveau ont été validés par le Comité de pilotage. Plus d’un milliard de FCFA de primes sur investissements matériels ont été octroyés par le gouvernement à ces entreprises.
En plus de cet accompagnement dans la compétitivité et la restructuration financière, le BMN a signé des partenariats avec plusieurs organismes financiers, en vue de faciliter l’accès aux financements aux entreprises bénéficiaires des programmes du BMN. Parmi ces partenaires, l’on peut citer le fonds d’investissement I&P (Investisseurs & partenaires) ; le Crédit du Sahel, leader de la microfinance dans les régions septentrionales du pays ; le crédit bailleur African Leasing Company (ALC), récemment absorbé par sa maison-mère Afriland First Bank ; et le Fonds africain de garantie et de coopération économique (Fagace).
De sources internes au Copil du BMN, les difficultés financières actuelles qui hypothèquent l’avenir de cette structure publique arrivent au lendemain de l’adoption par l’entreprise de sa stratégie 2020-2024. Celle-ci, apprend-on, est en droite ligne de la nouvelle stratégie nationale de développement 2020-2030 (SND20-30) adoptée par le gouvernement camerounais, et dont l’un des piliers est la transformation structurelle de l’économie, à travers notamment le développement d’une industrie manufacturière robuste.
Selon la stratégie du BMN, cet organisme étatique a besoin d’une enveloppe d’un montant de 65 milliards de FCFA pour réaliser ses objectifs sur la période 2020-2024. Ceci, dans l’optique de pouvoir conduire la mise à niveau de 600 entreprises camerounaises.
Brice R. Mbodiam
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