(Investir au Cameroun) - Selon des informations fournies par le ministère en charge des Finances (Minfi), la population fiscale du Cameroun est passée de 89 741 en 2015 à plus de 140 000 contribuables professionnels à date, soit un taux d’évolution de 58%.
Pour parvenir à cette évolution, indique la même source, l’administration fiscale a procédé au « renforcement du mécanisme de retenue à la source qui permet d’effectuer des prélèvements à l’occasion des transactions réalisées par les entreprises du secteur informel auprès des grandes entreprises. Ce dispositif permet de mobiliser chaque année plus de 50 milliards de FCFA au titre des précomptes et acomptes sur les contribuables du secteur informel ».
Aussi, au cours de la période sous revue, l’administration fiscale a procédé à l’assainissement du fichier des contribuables, permettant de conditionner la réalisation de certaines transactions économiques (opérations douanières, commande publique, transfert de fonds à l’étranger, ouverture de compte bancaire, etc.) à l’appartenance au dit fichier.
Par ailleurs, il y a eu le renforcement de la traçabilité des transactions effectuées en espèces, à travers l’interdiction en matière d’Impôt sur les sociétés de la déduction des charges d’une valeur d’au moins 500 000 FCFA réglées en espèces et en matière de TVA de l’interdiction de la déduction des factures d’au moins 100 000 FCFA réglées en espèces.
Mais précise le Minfi, l’étroitesse de l’assiette fiscale s’explique en grande partie par le poids considérable du secteur informel dans l’économie (environ 45% du PIB pour une contribution fiscale de moins de 5%). Les contraintes de fiscalisation du secteur informel, elles, sont liées entre autres à l’incivisme fiscal et au recours aux transactions en espèces réalisées en marge des circuits bancaires.
S.A.