(Investir au Cameroun) - Le ministre du Tourisme et des Loisirs, Bello Bouba Maigari (photo), a publié, le 6 octobre dernier, les critères d’éligibilité au Fonds de solidarité nationale pour la lutte contre le coronavirus et ses répercussions économiques et sociales dans ses domaines de compétence.
Dans cette veine, les établissements de tourisme désireux de bénéficier de la dotation dudit Fonds (190 millions de FCFA mis à la disposition des très petites entreprises et des PME du secteur de la restauration) doivent remplir plusieurs critères.
Pour ce faire, les établissements hôteliers de catégorie 1, en plus d’être autorisés et à jour de la production statistique et du paiement des charges sociales et fiscales, doivent avoir une clientèle essentiellement internationale ; avoir accueilli les patients Covid-19 ou les mis en quarantaine et être pressenti pour accueillir les délégations des compétitions du Chan 2021 et la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2022. Pour la catégorie 2, le critère d’accueil des patients Covid-19 n’est pas exigé.
Pour la catégorie 3, l’hôtel doit avoir une clientèle qui n’est pas nécessairement internationale, mais avoir accueilli les patients et des mis en quarantaine Covid-19. La catégorie 4 concerne les hôtels dont la clientèle est essentiellement locale, ayant abrité les patients et les mis en quarantaine Covid-19. La catégorie 5 inclus les hôtels dont l’activité avait déjà été paralysée par les crises sécuritaires et sont totalement plombés avec la survenue du coronavirus. La dernière catégorie englobe tous les autres hôtels autorisés.
Voyages, tourisme et restauration
Dans le secteur de la restauration, il faut être un établissement pressenti pour la restauration de certaines délégations des compétitions Chan 2021 et CAN 2022. La seconde catégorie concerne les restaurants bien tenus et contribuant à la promotion de la cuisine camerounaise. Ces derniers doivent avoir régulièrement produit des statistiques.
Concernant les agences de voyages, il faut être un établissement des plus représentatifs sur le plan national, avoir l’agrément Iata et être en activité depuis au moins l’année 2019 (catégorie 1) ou alors, juste être en activité depuis 2019 (catégorie 2). Enfin, pour les guides de tourisme, il faut être l’un des plus représentatifs ; être en activité et être guide national ou régional.
Comme pièces exigibles, le ministère du Tourisme demande le dossier fiscal, le dernier bulletin de solde/paie des employés et leur relevé d’identité bancaire ; les quittances impayées d’eau et d’électricité des établissements ; un état des besoins pour la fourniture des matières d’œuvre et une demande d’acquisition du Fonds Covid. La transmission de ces pièces est exigible au plus tard le 16 octobre 2020.
Selon la Commission technique nationale des établissements de tourisme, le Cameroun compte un parc de 1003 hôtels. Ces établissements de tourisme disposent de 18 152 chambres au total, 698 suites et 446 appartements pour accueillir les touristes. Ces derniers peuvent profiter d’un parc de 494 restaurants au confort varié, plus de 250 établissements de loisirs, et peuvent être accompagnés pour leur séjour par 300 agences de tourisme.
Impacts
L’Institut national de la statistique estime à 71% la proportion des emplois impactés (réduction des horaires de travail, licenciements, congés techniques, etc. NDLR) par la crise sanitaire dans le secteur de l’hébergement (hôtellerie) et de la restauration, entre avril et mai 2020. Sur le segment du voyage, les compagnies aériennes ont payé le lourd tribut de la fermeture des frontières, qui est encore en vigueur, en dépit des faveurs faites à certaines compagnies.
Dans le cadre des mesures de soutien aux entreprises, le gouvernement camerounais a décidé, en mai 2020, de l’exonération de la taxe de séjour (500 à 5 000 FCFA par nuitée d’hôtel depuis 2017, en fonction du standing de la structure d’hébergement) due par les établissements d’hébergement, pour les trois derniers trimestres de l’exercice 2020.
Sylvain Andzongo