(Investir au Cameroun) - Le 10 juin 2021, dans la localité de Maga, située dans la région de l’Extrême-Nord, les éléments de la douane camerounaise ont procédé à la saisie d’une cargaison de 32 500 kilogrammes de sucre (32,5 tonnes). Transportés à bord d’un camion, apprend-on, ces produits en provenance du Nigeria étaient reconditionnés dans des sacs de farine, pour tromper la vigilance des douaniers.
Cette saisie a été opérée dans le cadre de l’opération baptisée « Halte au commerce illicite » (Halcomi), déployée depuis plusieurs mois sur le territoire camerounais par la direction générale des douanes (DGD) du ministère des Finances, afin de sécuriser l’espace commercial national. En effet, le Cameroun paye très cher les phénomènes de contrebande et de contrefaçon, qui lui font perdre environ 200 milliards de FCFA chaque année, selon les statistiques des officiels.
Pour rappel, sauf autorisation délivrée par les pouvoirs publics, les importations du sucre sur le territoire camerounais sont suspendues depuis l’année 2015, suite aux plaintes de la Sosucam, principal producteur local. Ce dernier menaçait alors de licencier nombre de ses employés en fermant l’une de ses deux usines, suite à la mévente de ses produits, elle-même consécutive à l’envahissement du marché par des importations massives et des produits de contrebande provenant justement du Nigeria.
Mais, plus globalement, avant cette suspension des importations, le Cameroun avait déjà décidé de décourager les importations de sucre sur le marché local, en taxant les importations de ce produit à une valeur de référence, en lieu et place de la valeur transactionnelle réputée plus abordable. Seules les autorisations spéciales délivrées par les pouvoirs publics permettent des importations à des conditions préférentielles. D’où, la recrudescence de la contrebande dans cette filière.
BRM