(Investir au Cameroun) - Le ministre des Travaux publics (Mintp), Emmanuel Nganou Djoumessi, a signé le 16 mai, une décision limogeant certains personnels en service à la station de pesage routier de Mekong, sur la route d’Akonolinga. C’est sur le corridor Douala-Bangui.

« Sans préjudice des sanctions administratives, il est mis fin aux fonctions des personnels ci-après, en service à la station de pesage de Mekong, pour manquements graves à l’éthique : Lingock Lingock Mathieu Christophe (chef de station) ; Awenti Armstrong Awenti (chef d’équipe n° 1) ; Byang Pambe Paning (chef d’équipe n° 3) », indique la décision ministérielle.

Même si la décision ministérielle utilise l’expression générique « manquements graves à l’éthique », une source interne révèle que ces responsables ont été relevés de leur fonction parce qu’ils arnaquaient les transporteurs. « Ils ont utilisé des instruments de pesée qui ne donnaient pas de bons résultats. Ces équipements n’ont pas encore été réceptionnés, car leur maintenance n’est pas achevée. Le régisseur des recettes était là, alors que la station est fermée », apprend-on.

« Ils ont en effet ouvert la station où les activités de pesée ont été interrompues pour des raisons techniques. Il fallait faire les équipements de métrologie. Ils ont ouvert la station la veille et entamé les pesées et évidemment il y avait les surcharges. Ils ont commencé à partager les amendes liées aux pénalités. Des transporteurs au fait de l’état des appareils de métrologie ont alerté le ministre qui a sur le coup instruit une mission », ajoute notre source.

En effet, la station de pesage de Mekong a été fermée depuis le 30 mars 2022 à cause de son matériel défectueux. Mais cela n’a pas empêché ces agents de faire semblant de faire des pesages des camions et de distribuer des amendes liées à une surcharge imaginaire et d’empocher les recettes liées aux paiements de ces amendes. Ce qui causait plus de tracasseries sur ce corridor où les transporteurs se plaignent déjà de la multiplicité des contrôles routiers.

Le corridor Douala-Bangui sur lequel transitent des marchandises pour environ 55 milliards FCFA chaque année, selon la Douane camerounaise, est névralgique pour la RCA, en ce qu’il constitue la principale route d’approvisionnement de la capitale centrafricaine.

Sylvain Andzongo