(Investir au Cameroun) - Au 31 mai 2022, le Trésor public camerounais est crédité d’un encours de titres d’un montant de 1 153,6 milliards de FCFA sur le marché des titres publics de la Beac, l’institut d’émission commun aux six États de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA, Guinée équatoriale). Avec cette enveloppe représentant seulement 23,1% de l’encours global estimé à 4 991,6 milliards de FCFA par la Cellule de règlement et de conservation des titres (CRCT) de la Beac, le Cameroun perd son leadership sur l’animation de ce marché, qu’il avait repris en mars 2022 à la République gabonaise.
Dans le même temps, avec un peu plus de 1 318 milliards de FCFA de fonds levés à fin mai 2022, soit 26,4% de l’encours global, le pays d’Ali Bongo Ondimba redevient le principal emprunteur du marché des titres publics lancé en 2011 par la banque centrale commune aux six États de la Cemac. Le Gabon est suivi par le Congo, qui affiche un encours d’un peu plus de 1 253 milliards de FCFA (25,1%) sur la période sous revue, selon les données compilées par la CRCT.
Au demeurant, le Cameroun n’est pas devancé par ces deux autres pays de la Cemac parce qu’il s’endette moins ces derniers mois. Il se trouve simplement que le Trésor camerounais a, au cours de l’année 2022, décidé de changer de stratégie d’endettement sur le marché sous-régional. En effet, alors qu’il avait concentré toutes ses opérations de recherche des financements de longs et moyens termes sur le marché monétaire, à partir de 2019, le Cameroun est reparti cette année sur le marché financier sous-régional (Bvmac), basé à Douala.
Le pays y a notamment lancé un emprunt obligataire par appel public à l’épargne au mois de mai 2022, et a réussi à lever une enveloppe de 235 milliards de FCFA, après une autorisation de surallocation (la demande initiale était de 200 milliards de FCFA) sollicitée et obtenue du régulateur (Cosumaf).
BRM