(Investir au Cameroun) - Le ministre camerounais de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Issa Tchiroma Bakary, a entamé le 16 août 2023 une tournée de sensibilisation des entreprises de la région de l’Est au respect de la réglementation en matière d’emploi de la main-d’œuvre étrangère dans le pays. En effet, cette région forestière et minière abrite de nombreuses entreprises, qui emploient environ 1 000 personnels étrangers, apprend-on officiellement.
Sauf que, comme c’est le cas dans nombre d’entreprises du pays, de nombreux expatriés sont employés clandestinement. Ce qui entrave la mise en œuvre des dispositions en matière de transfert de compétence dans le pays. Au cours de la première étape de sa tournée, notamment dans les villes d’Abong-Mbang et de Doumé, le ministre Tchiroma a particulièrement insisté sur la nécessité pour les entreprises employant la main-d’œuvre étrangère, d’assurer le transfert des compétences aux locaux.
La tournée du ministre Tchiroma dans la région de l’Est s’inscrit dans le cadre de la traque contre les travailleurs étrangers en situation irrégulière, intensifiée depuis mai 2023 par le gouvernement. « Malgré les campagnes de sensibilisation, les contrôles sur le terrain et les mises en demeure adressées aux chefs d’entreprises, ceux-ci continuent d’employer une abondante main-d’œuvre de nationalité étrangère en marge de la réglementation en vigueur », s’était justifié Issa Tchiroma Bakary dans un communiqué officiel publié à cet effet.
Refus d’agrément
Cette réglementation stipule notamment que « le ministre ne devrait accorder de visa de travail à un travailleur de nationalité étrangère, que s’il est prouvé qu’il n’existe pas de Camerounais compétent au poste sollicité », ou si l’employeur « prouve qu’il a embauché également un Camerounais qui assiste le travailleur de nationalité étrangère, pour des besoins de transferts de technologies et de compétences », rappelle le ministre de l’Emploi dans une circulaire de juin 2022.
L’on se souvient d’ailleurs que fort de cette circulaire, le ministre des Finances, Louis Paul Motazé, avait, le 2 mars 2023, notifié au président du conseil d’administration de Atlantique assurances Cameroun IARDT, le refus d’agréer au poste de directeur général l’Ivoirien Raoul Charlemagne Raymond Yapo.
« J’ai l’honneur de vous faire connaître qu’il ne m’a pas été possible de donner une suite favorable à la demande d’agrément de monsieur Yapo Raoul Charlemagne Raymond, en qualité de directeur général de Atlantique assurances Cameroun IARDT, dans la mesure où son dossier de satisfait aux exigences de la circulaire (…) du 27 juin 2022 du ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, notamment le contrat de travail visé et la preuve de l’inexistence de Camerounais compétent pour le poste sollicité », peut-on lire dans le courrier adressé par le ministre Motazé au PCA d’Atlantique assurances Cameroun IARDT, le 2 mars 2023.
BRM
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