(Investir au Cameroun) - Les hausses successives du niveau général des prix depuis plusieurs années au Cameroun inquiètent l’Institut national de la statistique (INS). « Une analyse rétrospective sur la période 2017-2022 révèle que l’économie nationale tend à rentrer dans une spirale inflationniste. En effet, le niveau général des prix a progressé de 15,3% sur les cinq dernières années », révèle l’INS dans son rapport sur l’inflation au Cameroun en 2022.

En plus, en 2022 le niveau d’inflation a battu son record au Cameroun, depuis 27 ans. En effet, selon l’organisme en charge de l’élaboration de la statistique officielle, le pays a affiché un taux d’inflation de 6,3%, soit son niveau le plus après celui de 9,0% de 1995.

La spirale inflationniste est une série d’enchaînement de hausses du niveau général des prix, selon les économistes. À en croire ces derniers, il s’agit d’un cercle vicieux dont il est souvent difficile de sortir. Car généralement, ce sont les mesures prises pour faire face à une précédente inflation qui engendre une autre. L’INS ne donne pas les raisons qui lui font croire le Cameroun n’est pas encore dans une spirale inflationniste alors que le niveau général des prix est en constante augmentation depuis plusieurs années, selon ses propres affirmations.

Le niveau d’inflation enregistré par le Cameroun en 2022 est le double du taux de 3% admis dans les critères de surveillance multilatérale de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale). Et l’addition pourrait être beaucoup plus salée en 2023, selon les projections de l’INS. « (…) en considérant le réajustement de 15,9% du prix du litre du super et de 25,2% du prix du litre du gasoil, et sous l’hypothèse du maintien du rythme mensuel actuel d’évolution des prix, le taux d’inflation de 2023 pourrait se situer au-delà de 6% », apprend-on.

La solution SND30

À en croire cet institut, plusieurs facteurs justifient cette prévision alarmiste. « Les perspectives d’inflation sont influencées par le durcissement des conditions financières dans la plupart des régions, le conflit opposant l’Ukraine à la Russie, les effets persistants de la pandémie de la Covid-19, la dépréciation du FCFA vis-à-vis du Dollar, le réajustement des prix du carburant à la pompe et les nouvelles dispositions fiscales de la Loi des finances 2023 », détaille l’INS dans son rapport.

Face à ce risque, l’INS conseille d’accélérer la politique de transformation structurelle de l’économie inscrite dans la SND30 en cours de mise en œuvre. « Le développement des unités de production et de distribution des intrants agricoles (engrais chimiques, herbicides, semences, etc.) constitue un des leviers à utiliser pour accroître une offre diversifiée en produits agricoles. Sur le plan énergétique, tout en accélérant la restructuration de la Sonara et la valorisation de l’énergie hydroélectrique produite dans les différents barrages, le Gouvernement est appelé à accélérer en même temps le transport et la distribution auprès des entreprises et des ménages. En outre, les sources d’énergie alternatives, notamment le solaire et l’éolienne, méritent d’être davantage développées. Les contrôles dans les marchés doivent être également multipliés pour éviter les dérives dues à la revalorisation des salaires », peut-on lire dans le même document.

BRM

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