(Investir au Cameroun) - Un audit des fonds de contrepartie du gouvernement camerounais sur les financements extérieurs a été présenté le 23 janvier 2014 au cours d’une rencontre organisée à Yaoundé par le ministère de l’Economie, la Planification et l’Aménagement du territoire. Le document met en évidence un des défis liés à la réalisation des projets de développement, à savoir la mobilisation parfois difficile de la contrepartie exigée du gouvernement camerounais dans le cadre de financements conjoints.
Mais l’audit met davantage en exergue le fait que les projets nécessitant cette contrepartie souffrent généralement d’un manque de maturation, situation qui occasionne souvent une explosion des budgets initiaux. «Lorsqu’on parle du déficit de maturation des projets, les gens peuvent croire que c’est négligeable. Or, sur le plan budgétaire, cela peut avoir des conséquences graves. Lorsqu’on prend par exemple un projet comme celui de la route Foumban-Manki (longue de 40 kilomètres,) on est parti sur un coût initial de 10 milliards de FCfa à un coût de réalisation de 23 milliards en 2013. Comment finance-t-on le gap ?» s’est interrogé un des participants à la rencontre.
S’adressant à la nation le 31 décembre dernier, le président de la République est revenu sur les difficultés liées à l’exécution du budget d’investissement public, pour en critiquer le faible taux d’exécution. Jusqu’ici, l’explication très souvent donnée était que les procédures de passation des marchés sont interminables. L’audit des fonds de contrepartie, que vient de présenter le ministère de l’Economie, présente une autre facette du problème, qui invite à une véritable réforme du management des grands projets au Cameroun.