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Yaoundé - 23 avril 2024 -
Gestion publique

Paul Biya et Idriss Déby s’engagent à éradiquer Boko Haram

Paul Biya et Idriss Déby s’engagent à éradiquer Boko Haram

(Investir au Cameroun) - Au lendemain de la première attaque de la secte islamiste nigériane en territoire tchadien, s’est tenu à Yaoundé, un sommet extraordinaire du COPAX. La rencontre a pris des allures de conseil de guerre pour les deux pays de la CEEAC faisant actuellement face à la menace des hommes d’Abubakar Shekau.

Les présidents camerounais et tchadien ont réaffirmé leur détermination à combattre la secte islamiste Boko Haram le 16 février 2015 à Yaoundé, la capitale camerounaise, qui a abrité un Sommet extraordinaire du Conseil de paix et de sécurité de l’Afrique Centrale, le COPAX. Objectif affiché : organiser la riposte coalisée contre l’action criminelle menée par les adeptes de Boko Haram. Les deux présidents ont également relevé les contradictions entre les discours et les actions de la secte islamiste qui prétend vouloir instaurer un Etat islamiste.

D’après Paul Biya du Cameroun, la guerre à mener n’est «aucunement une croisade contre l’islam ou un épisode d’une quelconque guerre des civilisations». «La réalité est simple. Il y a d’un côté, le nôtre, les tenants d’une société moderne et tolérante, garantissant l’exercice des droits de l’homme, dont ceux des religions, ainsi que la démocratie représentative. Et de l’autre côté, c’est-à-dire du côté de Boko Haram et des mouvements qui lui ressemblent, il y a les partisans d’une société obscurantiste et tyrannique sans considération aucune de la dignité humaine. Vous en conviendrez avec moi, il y a une totale incompatibilité entre ces deux modèles de sociétés. Et partant, une totale impossibilité de compromis. Il nous faut donc mettre un terme aux actions et agissements des mouvements terroristes. Il nous faut éradiquer Boko Haram», a déclaré le président camerounais qui a rendu un hommage «fraternel» au président tchadien qui a envoyé un contingent militaire de 2500 militaires combattre aux côtés de l’armée camerounaise.

Idriss Déby, sous sa casquette de président en exercice de la CEEAC, a tenu un discours pareil sur les intentions de la secte. «Le paradoxe de cette attaque est que ce sont les populations de confessions musulmanes, pour lesquelles cette nébuleuse prétend combattre, qui en payent le plus lourd tribut. C’est pour faire face à cette menace, en guise de solidarité avec la République sœur du Cameroun, que mon pays a pris ses responsabilités en envoyant un important contingent militaire dans l’Extrême-Nord de ce pays», a expliqué le président tchadien. Celui-ci trouve en cette guerre contre Boko Haram «une formidable opportunité pour les pays de la CEEAC de raffermir les liens de solidarité et d’interrelation face aux menaces sécuritaires».

En effet, confesse-t-il, il est difficile de faire face à ces menaces terroristes isolément. «Mon pays le Tchad, résolument, est inscrit dans cette logique panafricaniste. Notre intervention au Mali et dans d’autres théâtres d’opération en est l’illustration», a lancé Idriss Déby à ses pairs de l’Afrique centrale. Son souhait : «Que nos travaux puissent déboucher sur des actions immédiates et concrètes à entreprendre dans la lutte contre Boko Haram». «Boko Haram doit savoir que, comme disait le stratège chinois Sun Tzu, la guerre est semblable au feu. Lorsqu’elle se prolonge, elle met en péril ceux qui l’ont provoqué. Boko Haram n’aura pas cité en Afrique centrale !», a conclu Idriss Déby sous les ovations de ses homologues de la CEEAC. Etaient présents également présents à la rencontre de Yaoundé, Catherine Samba-Panza, présidente de la transition en république centrafricaine ; Denis Sassou Nguesso, président du Congo Brazza ; Ali Bongo Ondimba, président de la République du Gabon ; Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, président équato-guinéen ; Manuel Domingos Augusto, secrétaire d’Etat aux Relations extérieures, représentant le président angolais José Eduardo Dos Santos et Laurent Kavakure, ministre des Relations extérieures et de la Coopération internationale, représentant le président burundais Pierre Nkurunziza,

Le sommet extraordinaire du Copax auquel prennent part les chefs d’Etat de la zone CEEAC ou leur représentants intervient après la réunion des experts militaires et juridiques des pays de la Commission du bassin du Lac Tchad et des pays partenaires tenue à Yaoundé au Cameroun du 05 au 07 février 2015 sur décision des chefs d’Etat africains lors du récent sommet de l’UA. Selon Paul Biya, ce sommet qui s’est achevé le 16 février a été «consacré à l’agression dont certains de nos pays sont l’objet de la part de la secte terroriste Boko Haram. Votre présence est le témoignage de la solidarité collective de notre organisation. Elle constitue également notre volonté de concrétiser les différentes décisions que nous avons déjà prises contre Boko Haram. Ce mouvement, vous le savez, rejette les valeurs de la vie civilisée. Il emploie les méthodes d’un terrorisme aveugle et impitoyable. Ses exactions ont déjà fait des milliers de victimes et causé des destructions et des pertes en vies humaines considérables au Nigéria et dans le pays voisin».

Créé en février 1999, le Copax est considéré comme le bras armé de la CEEAC. Il a pour objectifs : prévenir, gérer et régler les conflits ; entreprendre des actions de promotion, de maintien et de consolidation de la paix et de la sécurité dans la sous-région ; œuvrer au renforcement de la paix et de la sécurité sous-régionales ; réduire les foyers de tensions et prévenir l’éclatement de conflits armés, développer des mesures de confiance entre les Etats-membres ; promouvoir des politiques de règlement pacifique des différends ; mettre en œuvre les dispositions pertinentes relatives à la non-agression, et à l’assistance mutuelle en matière de défense ; développer et intensifier la coopération sous-régionale en matière de défense et de sécurité ou encore faciliter les efforts de médiation lors des crises et des conflits au sein et entre les Etats-membres de la sous-région ou avec un Etat tiers.

B-O.D.

 

Une aide d’urgence de 50 milliards de F.Cfa

Les chefs d’États et de gouvernements de la Communauté économique des État de l'Afrique centrale (CEEAC),  se sont séparés sur l'engagement «
d'apporter une aide financière d'urgence de 50 milliards de FCFA (86,5 milliards $) aux gouvernements du Cameroun et du Tchad», pour les soutenir dans leurs engagements militaires actuels, face aux défis sécuritaires que pose le mouvement armé Boko Haram.
Cet engagement constitue un pas considérable, car on se souvient que lors de la rencontre des experts toujours à Yaoundé, qui a précédé cette ultime réunion du Conseil de Paix et de Sécurité d'Afrique Centrale (Copax), les participants s'étaient séparés sans qu'aucun engagement financier ne soit décidé.

A Yaoundé, les chefs d’Etat et de gouvernement ont également décidé de créer un Fonds de soutien multidimensionnel dans les domaines de la logistique, de l’assistance humanitaire, de la communication et des actions politico-diplomatiques. Ils ont instruit le Secrétaire général de la CEEAC d’élaborer, dans les meilleurs délais, un plan d’actions dans ces différents domaines à soumettre aux instances du COPAX pour son adoption et sa mise en œuvre.
Le communiqué final de leur rencontre précise que les Chefs d’Etat ont par ailleurs décidé de renforcer la surveillance de leurs territoires respectifs et de mener des actions de sensibilisation et de communication au profit de leurs populations pour réduire les risques d’infiltration des membres de Boko Haram à l’intérieur des frontières de leur sous-région et couper leurs réseaux de ravitaillement. Ils ont, à l’image de la stratégie interrégionale de lutte contre la piraterie maritime dans le Golfe de Guinée, manifesté leur volonté de développer une coopération active avec la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) afin d’éliminer le groupe terroriste Boko Haram.
Mandat a été donné aux présidents équato-guinéen Teodoro Obiang Ngema et congolais Denis Sassou Nguesso de se rapprocher du président en exercice de la CEDEAO en vue d’explorer les possibilités de la tenue d’un sommet bipartite entre la CEEAC et la CEDEAO pour adopter une stratégie commune de lutte contre Boko Haram. Ils se rapprocheront également auprès du président nigérian Goodluck Jonathan en vue d’accroitre la coopération entre son pays et les deux Etats membres de la CEEAC avec lesquels il partage des frontières.
B-O.D.

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