(Investir au Cameroun) - La Société de presse et d’édition du Cameroun (Sopecam) a dégagé en 2021 un résultat net consolidé déficitaire de 77,4 millions de FCFA, contre un bénéfice de 446,5 millions de FCFA au terme de l’exercice 2020. Selon le rapport 2021 de la Commission technique de réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic (CTR), cette baisse du résultat est due à une régression de l’activité de l’entreprise ce qui se traduit notamment par un recul de 6% du chiffre d’affaires à 5,3 milliards de FCFA.

Concrètement, indique la CTR, les ventes du quotidien national « Cameroon Tribune » ont baissé de 8,54% tout comme celles des magazines et autres journaux (Weekend Sports et Loisirs, Nyanga, Cameroon Business Today) qui ont chuté de 52% en glissement annuel. Les revenus publicitaires ont également baissé de 8,97% par rapport à 2020, de même que l’activité d’impression (-15,54%). La plus grosse contreperformance concerne le segment « livres et éditions » qui a chuté de 84,73%, en raison « de la non obtention de l’agrément de fabrication des manuels scolaires », renseigne la CTR.

« Tout comme en 2020, les performances de la Sopecam ont continué à se dégrader avec les effets de la crise sanitaire et de la pandémie à coronavirus, notamment le renchérissement des matières premières/intrants, de transport et de logistique », souligne le rapport pour justifier la diminution globale des ventes des produits de la Sopecam.

Recouvrement des créances

La conséquence de cet état de fait est que l’entreprise a dû réduire ses charges de 15,53%. Les effectifs ont été réduits de 17,8% ce qui a légèrement fait reculer les charges du personnel à 2,3 milliards de FCFA sur l’année. Un volume qui reste élevé, selon la CTR, car absorbant près de 80% de la richesse nouvelle produite par l’entreprise (valeur ajoutée). La trésorerie nette négative de 186 millions de FCFA signifie que l’activité de Sopecam ne génère pas un niveau de ressources suffisant pour couvrir ses charges.

Cette situation est entretenue par l’accumulation des créances non recouvrées par l’entreprise. Elles sont évaluées à plus de 12,3 milliards de FCFA à fin 2021 contre des dettes de 7,8 milliards de FCFA. Nul doute que le remboursement de ces impayés devrait représenter une bouffée d’oxygène pour la trésorerie de l’éditeur. Selon la CTR, la Sopecam a signé avec la Société de recouvrement des créances (SRC) une convention de recouvrement des créances commerciales de l’entreprise, ce qui devrait permettre d’assainir son bilan. 

Cédrick Jiongo 

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