(Investir au Cameroun) - Dans la circulaire présidentielle relative à la préparation de la loi des finances 2023, signé le 23 août, le président de la République, Paul Biya, a prescrit « la mise en œuvre d’une politique de taxation à l’exportation qui tient compte du niveau réel de transformation des biens ». À l’analyse, le gouvernement veut lier le niveau de taxation des produits locaux à leur degré de transformation (première, second et troisième). Ainsi, plus un produit est transformé moins il paiera les taxes à l’exportation.
Cette mesure a pour but « d’encourager davantage les exportations des produits finis manufactures “made in Cameroon” au détriment de ceux exportés à l’état brut », indique le texte. Une telle option pourrait entrainer une baisse de recettes douanières, mais ce sera compenser par l’impôt qui sera prélevé sur l’activité économique générée par la transformation du produit. L’autre avantage est que cette transformation est aussi créatrice d’emplois.
Pour encourager la transformation locale du bois, le Cameroun a relevé dans la loi de finances 2022, le taux du droit de sortie applicable aux bois exportés sous forme de grumes (billes de bois) de 35% à 50%. Le pays a également exonéré. Les appareils, équipements, matériels et outils importés destinés au développement de l’activité locale de « transformation poussée » du bois de tous les droits et taxes de douane à l’importation. Une évaluation de l’impact de ces mesures n’est pas encore disponible.
Selon l’Institut national de la statistique (INS), « les exportations demeurent très peu diversifiées et sont constituées principalement de produits primaires ». Au premier semestre 2021, les huiles brutes de pétrole (39%) ; le cacao brut en fèves (13%) ; le gaz naturel liquéfié (9%) ; les bois sciés (7%) ; le coton brut (7%) et les bois en grume (4%) ont représenté 80% des recettes d’exportations du pays, chiffrées à 1 080 milliards de FCFA pour 3,8 millions de tonnes de marchandises.
Sylvain Andzongo