(Investir au Cameroun) - Le ministère camerounais des Finances, Louis Paul Motazé (photo), a jeté son dévolu sur le cabinet ARC Audit Consulting, pour la réalisation de l’audit de la dette intérieure du pays, au cours de la période 2000-2019. Concrètement, ce prestataire va auditer les « arriérés des établissements publics, (des) entreprises publiques, les missions de services publiques, les dettes des marketeurs et les autres prix administrés », ainsi que les « arriérés des Collectivités territoriales décentralisées », peut-on lire dans le résultat d’un appel d’offres publié ce 26 octobre 2021.
Cependant, au sortir du processus de sélection des prestataires, apprend-on, le gouvernement camerounais n’a pas pu trouver de prestataire pour auditer les « arriérés non ordonnancés au niveau des départements ministériels », ainsi que les « arriérés des dettes locatives ».
Dans une lettre-circulaire adressée fin 2020 aux membres du gouvernement, responsables des entreprises et établissements publics et exécutifs municipaux, Louis Paul Motazé, avait expliqué que cet audit a pour but de « résorber la spirale d’endettement, qui constitue un risque certain pour la stabilité des finances publiques », d’une part, et d’autre part, « à crédibiliser davantage la signature de l’État ».
En effet, avait souligné le ministre Motazé, en dépit des efforts consentis par le gouvernement pour apurer sa dette intérieure vis-à-vis des prestataires et autres fournisseurs de l’État, son département ministériel continue de recevoir de nombreuses réclamations de paiements de la part des opérateurs économiques.
Aussi, pour avoir une idée plus claire de cette dette intérieure, dans la lettre-circulaire sus-mentionnée, Louis Paul Motazé invitait-il ses collaborateurs à recenser toutes les créances relevant de leurs structures respectives et de les transmettre à la direction générale du budget du ministère des Finances. Visiblement, ce sont les données ainsi compilées que devraient traiter le cabinet ARC Audit Consulting, pour permettre à l’Etat d’avoir une visibilité sur le niveau de sa dette intérieure.
Une telle opération est en cours au Gabon. Dans ce pays voisin, sur un montant de 559 milliards de FCFA de dette intérieure audités à fin novembre 2020, 370 milliards de FCFA ont été jugés fictifs et annulés, soit 66% du stock audité.
BRM
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