(Investir au Cameroun) - Dans son récent rapport sur la politique monétaire de la Cemac (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad), la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) indique qu’en cas de maîtrise rapide du Covid-19, le solde budgétaire de la sous-région sera déficitaire à 0,9% en 2020 contre un excédent de 0,9 % du PIB dans le scénario de base initial.
« Cette détérioration des finances publiques résulterait à la fois de la baisse des recettes budgétaires (-0,5 point de PIB) et d’une augmentation relative des dépenses publiques (+0,9 point de PIB). Les pertes de recettes pétrolières devraient atteindre 992,5 milliards de FCFA (environ 1,66 milliard d’USD). Quant aux recettes hors pétrole, elles diminueraient faiblement en valeur absolue, en lien avec le ralentissement des activités non pétrolières et l’incapacité des entreprises les plus impactées par la crise du Covid-19 à honorer leurs obligations fiscales », explique la Banque centrale.
En outre, ajoute la Beac, dans tous les pays de la Cemac, il est projeté une forte augmentation des dépenses de santé et de soutien aux secteurs les plus touchés par la pandémie. Un tel effort se ferait au détriment d’autres dépenses publiques, notamment celles liées au fonctionnement, aux transferts et subventions et aux investissements publics. Et compte tenu de la faiblesse des réserves budgétaires des pays de la Cemac, les déficits budgétaires additionnels (1,8% du PIB) seront financés par un recours accru aux ressources monétaires et bancaires, voire à l’endettement extérieur.
En conséquence, les taux d’endettement devraient s’accroître et les profils d’endettement se détériorer. D’autant plus qu’à fin 2019, un seul pays de la Cemac (Centrafrique) était classé par le Fonds monétaire international (FMI) comme étant à risque d’endettement modéré, deux autres (Cameroun et Tchad) étaient à risque d’endettement élevé et un quatrième (Congo) à risque de surendettement.
S.A.