(Investir au Cameroun) - Gaston Essomba Eloundou, le ministre de l’Eau et de l’Energie (Minee) a servi, le 14 mai, une demande d’explications à Théodore Nsangou (photo), le directeur général d’Electricity Development Corporation (EDC), l’entreprise publique de patrimoine du secteur de l’électricité au Cameroun. Objet : « Mauvaise gestion à EDC/Barrage de Lom Pangar ».
Faisant référence aux plaintes du Syndicat des travailleurs du secteur de développement des ouvrages de production, de transport et de régulation de l’électricité (Syntdoptre), le membre du gouvernement demande à Théodore Nsangou de lui faire tenir un « rapport circonstancié » sur six points principaux. Il s’agit de « la situation critique du barrage [30 MW] », « la situation sociale au sein de ladite entreprise », « la mauvaise gestion comptable, financière et budgétaire [rapport 2015/2016 du commissaire aux comptes] », « le détournement du patrimoine de l’entreprise [vente frauduleuse des véhicules du projet] », « la gestion des faux diplômes » et « les faux marchés |pose de la 1ère pierre par le chef de l’Etat en 2012] ».
Gaston Essomba Eloundou donne ainsi suite aux multiples plaintes du Syntdoptre qui a déjà menacé régulièrement d’entrer en grève. Le 12 mars dernier, par exemple, les syndicalistes ont écrit au directeur général d’EDC pour dénoncer le fait que la commission d’avancements qui devrait siéger chaque septembre de l’année, n’a eu lieu que deux fois, en neuf ans.
Selon le Syntdoptre, les échelons automatiques du personnel de 4 années d’ancienneté sont gelés depuis la création d’EDC. A cela s’ajoutent les retenues sur salaires qui ne sont pas reversées à la Caisse nationale de prévoyance sociale (plus de 800 millions FCFA de dettes), avec son corollaire de conséquences sur la vie des travailleurs qui sont privés de pension de retraite depuis 9 ans, sans allocations familiales, pas de prise en charge pour les accidentés de travail, encore moins la prise en charge des femmes enceintes.
Par ailleurs, le Syndicat réclame le paiement des arriérés de salaire des 24 cadres recrutés en mai 2010 par le conseil d’administration; le calcul et le paiement des manques à gagner du personnel sont estimés à 450 millions FCFA, etc.
La réponse de Théodore Nsangou, elle, reste attendue face à toutes ces récriminations, tant du personnel que du ministère de tutelle désormais.
Sylvain Andzongo