(Investir au Cameroun) - A la demande du ministre des Travaux publics (Mintp), Emmanuel Nganou Djoumessi, le processus d’attribution des marchés routiers Ntui-Mankim (96,7 km) et Bogo-Pouss (63 km) pourrait être annulé et repris.
En effet, dans une correspondance datée du 8 mars 2021, le Mintp a saisi le responsable-pays de la Banque africaine de développement (BAD), principal bailleur de fonds, au sujet des appels d’offres internationaux pour l’exécution des travaux d’aménagement de ces deux tronçons routiers.
Pour le cas de Bogo-Pouss, par exemple, Emmanuel Nganou Djoumessi écrit : « Monsieur le Responsable-pays, en rappelant que les offres relatives au projet susvisé ont été transmises par ma lettre n° 1625 du 22 février 2021, j’ai l’honneur de vous saisir des échanges entre la Commission spéciale de passation des marchés des projets routiers à financement conjoint et la commission centrale de contrôle des marchés routiers. Pour arrêter les échanges épistolaires, je me propose de déclarer l’appel d’offres concerné infructueux. À cette fin, je sollicite votre non-objection ou toute autre orientation ».
La démarche d’Emmanuel Nganou Djoumessi intervient dans un contexte où les services de l’autorité des marchés publics ont émis officiellement plusieurs avis défavorables contre le Tunisien Soroubat en pole position pour Bogo-Pouss (50 milliards de FCFA) et le Chinois Sinohydro pour Ntui-Mankim (32 milliards de FCFA). Dans les deux cas, le ministère des Marchés publics a relevé des « irrégularités » ayant entaché le processus d’attribution des marchés.
Selon la Commission centrale de contrôle des marchés des travaux routiers (CCCM-TR), le soumissionnaire Sinohydro a présenté un personnel et des CV fictifs. Ce qui devait valoir sa mise à l’écart. Quant à Soroubat, son offre était plus élevée (50 milliards de FCFA) que son concurrent immédiat : la société Gitto Costruzioni Generali Nigeria, basée à Abudja, qui proposait 32 milliards de FCFA.
Face à cette situation, le Mintp, lui, propose de rendre ces appels d’offres infructueux. La réponse de la BAD reste attendue. Si le bailleur de fonds de ces projets routiers acquiesce, cela signifie que le processus sera repris. Cela aura aussi un impact sur ces projets qui vont connaître du retard dans leur réalisation.
Sylvain Andzongo
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