(Investir au Cameroun) - La première matériauthèque du Cameroun a été ouverte, le 12 décembre 2019, à Yaoundé. Elle est l’œuvre de William Fotchine (photo) qui se dit conscient de l’impact positif qu’un environnement de travail efficace a sur l’état d’esprit du travailleur, son rendement et les performances de l’entreprise à laquelle il appartient.
À travers cet espace, l’architecte d’intérieur camerounais de 53 ans, fondateur de la société Coplacam Design and Build, spécialisée dans l’aménagement intérieur de sièges d’entreprises en France depuis 25 ans, met à la disposition du monde professionnel local un ensemble de nouveaux matériaux et de compétences techniques indispensables à la réinvention de l’environnement du travail.
Pour l’avoir expérimenté pendant de nombreuses années en Europe, il y voit une opportunité de redonner aux fonctionnaires et autres travailleurs camerounais l’envie de se rendre à leur lieu de travail, et même le plaisir d’y rester plus longtemps.
William Fotchine s’est investi dans cette aventure au Cameroun parce qu’il considère que « la finition intérieure demeure le parent pauvre de la construction » dans le pays. Pour lui, « si le bâtiment est important, sa finition intérieure est d’autant plus importante, car les travailleurs y passeront une grande partie de leur vie ».
Un milliard d’investissements
La matériauthèque ouverte dans la capitale camerounaise est portée par Gypse Africa, filiale de Coplacam Design and Build, spécialement créée en 2014 pour le marché africain. L’entrepreneur y a déjà investi près d’un milliard de FCFA, souffle-t-il. Le promoteur de cet espace compte y associer une école de formation d’architectes d’intérieur.
« Ce sera la première école de finition d’intérieur de la sous-région. C’est la phase finale du projet. Notre projet est continental. Ça veut dire que chaque fois que nous arriverons dans un pays africain avec une matériauthèque, nous allons créer une école parce que chaque fois que vous apportez une nouvelle façon de faire il faut pouvoir transmettre. Au regard du chômage que nous avons en Afrique, je pense qu’on va arrêter d’aller chercher les Italiens ou les Turques pour venir achever les travaux. Il faut qu’on forme nos enfants pour que demain l’on vienne aussi solliciter notre expertise pour des chantiers à l’étranger », confie le promoteur de Gypse Africa.
Les architectes et techniciens qui sortiront de cette école pourront ensuite répondre aux besoins exprimés par les particuliers. Après le Cameroun, c’est la Côte d’Ivoire qui est dans le viseur de Gypse Africa. La société y voit un marché mature, qui offre de nombreuses possibilités.
Muriel Edjo et BRM